Ukiyo-e de Sidi Larbi Cherkaoui © Gregory Batardon

Ukiyo-e, Les 39 et unième marches de Sidi Larbi Cherkaoui 

À la Biennale de la danse, Sidi Larbi Cherkaoui présente Ukiyo-e, première pièce qu'il crée en tant que directeur du Ballet du Grand Théâtre de Genève.

Ukiyo-e de Sidi Larbi Cherkaoui © Gregory Batardon
© Gregory Bartardon

À la maison de la Danse, dans le cadre de la biennale de Lyon, le chorégraphe anversois présente, pour la première fois en France, sa dernière création pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève, dont il est le directeur artistique depuis un peu plus d’un an. S’inspirant du Ukiyo-e , mouvement pictural japonais de l’époque d’Edo (1603-1868) – que l’on peut traduire par « image du monde flottant » – , mais aussi de ce calme, de cette sérénité propre aux habitants du pays du soleil levant, Sidi Larbi Cherkaoui signe une fresque dansée où épure du geste, raffinement du mouvement se conjuguent en un tout d’une beauté à couper le souffle. 

L’écriture est ciselée. La grammaire sans fausse note. Rien ne vient perturber ce ballet tout en fluidité, en virtuosité. Derrière les corps mouvants des 22 interprètes – tous excellents – se dessinent un monde où l’imaginaire, le sacré l’emporte sur le réel. S’appuyant sur la scénographie d’Alexandre Dodge composée de quatre grands escaliers mobiles, qui dessinent d’impossibles échappatoires, rappelant le travail du néerlandais Maurits Cornelis EscherSidi Larbi Cherkaoui conte des histoires de couples qui se cherchent, s’enlacent pour mieux se déchirer, d’individus, perdus dans un monde qui s’écroule, en quête d’une communauté capable de les aider à survivre. 

Le temps s’égrène insensiblement, les tableaux s’enchaînent, tous plus sublimes les uns que les autres. L’imperturbable mécanique du Ballet du Grand Théâtre de Genève est parfaitement huilée. Rien à dire. Techniquement, Ukiyo-e est une pièce clairement aboutie. Cherkaoui est maître en la matière. Esthétiquement, c’est aussi une grande réussite. Pourtant, un sentiment d’incomplétude persiste. Il semble manquer le grain de sel, l’imperfection, ce petit est de folie qui fait d’un bel ouvrage, un chef d’œuvre ! 

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – Envoyé spécial à Lyon

Ukiyo-e de Sidi Larbi Cherkaoui
Pièce pour 22 interprètes
Création mondiale en novembre 2022, Grand Théâtre de Genève
Biennale de la Danse de Lyon
Maison de la Danse
 8 Av. Jean Mermoz
69008 Lyon

Jusqu’au 19 septembre 2023

Tournée
du 3 et 4 octobre 2023 au Théâtre des Salins, Martigues

Chorégraphie de Sidi Larbi Cherkaoui assisté de Pau Aran Gimeno et Dayan Akhmedgaliev 
avec  Danseurs et danseuses du Ballet du Grand Théâtre de Genève 
Scénographie d’Alexander Dodge
 Costumes d’Yuima Nakazato 
Lumières de Dominique Drillot 
Dramaturgie d’Igor Cardellini 
Directeurs des répétitions – Manuel Renard et Pascal Marty
Composition musicale de Szymon Brzóska et Alexandre Dai Castaing 
Chant et danse – Kazutomi «Tsuki» Kozuki 
Chant, Shinobue, Nohkan et Kokyu – Shogo Yoshii Percussions Alexandre Dai Castaing et Shogo Yoshii Musique électronique Alexandre Dai Castaing Musique originale PianoJohann Vacher Trio à cordes Amia Janicki, violon, Natanael Ferreira Dos Santos, alto, Gabriel Esteban, violoncelle

Teaser d’Ukiyo-e de Sidi Larbi Cherkaoui © Biennale de la Danse

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