Giselle (s) de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault © Pascal Elliott

Le Duo Pietragalla-Derouault font danser Giselle(s) au temps présent

En ouverture du festival Cadences 2023, Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault présentent leur dernière création, Giselle(s).

Giselle (s) de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault © Pascal Elliott

Au Théâtre Olympia d’Arcachon, Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault présentent en ouverture du festival Cadences 2023, leur dernière création, une variation contemporaine du célèbre Giselle d’Adolphe Adam. Le romantisme n’est plus, la réalité crue des violences conjugales l’a rattrapé. 

© Pascal Elliott

Après la pluie, le soleil offre sur le bassin d’Arcachon son plus beau coucher, un présage de bon augure pour les artistes et les festivaliers. Non loin de là, à quelques pas du front de mer, c’est l’effervescence. Au théâtre Olympia, c’est soir de première. Exceptionnellement, le temps fort danse qui ouvre la saison culturelle lance sa 22e édition un lundi. Au programme, la toute nouvelle création du Théâtre du Corps Pietragalla-Derouault, une pièce chorégraphique pour 18 danseurs et danseuses. 

L’amour à mort 
Giselle (s) de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault © Pascal Elliott
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Loin de la vision romantique du ballet classique dont le livret a été écrit en 1914 par Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et de Théophile Gautier– un siècle a passé – , la Giselle (s) imaginée par les deux artistes est une jeune femme multiple, moderne et émancipée. Ni paysanne, ni ingénue, Elle est mère, séductrice, amante. Elle croque la vie, mène sa barque et n’est pas prête à perdre la raison pour un homme. Le beau prince, quant à lui, est un homme moins manichéen et plus trouble qu’il n’y parait. Nourri au patriarcat, il a bien du mal à s’adapter aux nouvelles règles, aux évolutions de la société que le combat féministe a arraché de haute lutte. 

Ce n’est donc pas la folie de la jeune première trahie par son galant qui va la conduire au trépas, mais bien les coups, la violence rageuse de sa moitié. Ici pas de rédemption d’un clin d’œil. Les Willis ne pardonnent pas. Menées par leur Reine – ténébreuse Marie-Claude Pietragalla – , ces vierges démones, tels des vampires, mordent à pleines dents le corps de ceux qui les ont bafoués, se partagent les restes en de folles bacchanales. La vengeance est terrible, mais n’est pas une fin en soi. Après la vindicte, les représailles au-delà de la mort, une forme d’expiation est toujours possible. L’amour, le vrai, le pur, peut encore être vainqueur. 

Un conte d’aujourd’hui 
Giselle (s) de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault © Pascal Elliott
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Écriture tout en délié, en rondeur, conjuguant néo-classique et contemporain, les deux directeurs du Théâtre du Corps déploient leur style, leur grammaire tout en se laissant porter par l’énergie des jeunes danseurs et danseuses, tous sortis de la première promotion du Centre de formation et d’apprentissage que les deux chorégraphes ont créé, il y a deux ans, à Alfortville. Le métissage des pratiques, le travail sur le corps, sur la théâtralité de danse, font de cette Giselle, nouvelle génération, une œuvre en prise sur son temps. 

Avec la complicité de Wilfried Wendling, directeur de la Muse en circuit, un fidèle de longue date, les deux artistes ont su mailler aux compositions originelles, des partitions plus pops, plus électros, plus percutantes – les tambours du Bronx s’invitent à la fête – donnant à l’œuvre une dimension plus en lien avec les problématiques actuels du couple. Les lumières créent par Alexis David soulignent profondément mouvements, pas de deux et danse de groupe, exécutés avec intensité. Un bel ouvrage où l’on retrouve sans contexte la patte éclectique, exigeante et populaire, au bon sens du terme, de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault, au-delà des chapelles et des courants en vogue ! 

Olivier Fregaville-Gratian d’Amore – Envoyé spécial à Arcachon 

Giselle(e) de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault
Ballet contemporain pour 18 danseuses et danseurs – Théâtre du corps
Création le 18 septembre 2023 
Festival Cadences
Théâtre Olympia-Arcachon
Durée 2h30 avec entracte

Tournée
le 7 octobre 23  Théâtre l’Hermine, Saint-Malo 
le 19 janvier 2024  à La Mals, Sochaux 
le 06 février 2024 au Cèdre, Chenove
le 15 février 2024 à l’ EMC2, Saint-Grégoire
le 17 février 2024 au Palais des Congrès, Angers 
le 20 février 2024  au Colisée, Roubaix 
le 28février 2024  au Colisée, Sausheim 
le 5 mars 2024 au MLC, Clermont-Ferrand 
le 7 mars 2024 au Zinga Zanga, Béziers 
du 14 mars 202424 à La Seine Musicale, Paris
le 20 mars 2024 à Le Quattro, Gap 
le 22 mars 2024 à Le Silo, Marseille
le 24 mars 2024 au Corum, Montpellier 
les 26 et 27 mars 2024, au Radiant Bellevue, Lyon 
le 12 avril 2024 au Palais des Congrès, Nantes 
le 16 avril 2024 à L’Amphy, Yutz 
le 28 avril 2024 au Théâtre Alexandre Dumas, Saint-Germain-en-Laye 
le 4 mai 2024 au Poc, Alfortville 
le 31 mai 2024, Théâtre de Brunoy

Chorégraphie et mise en scène de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault
Avec Marie-Claude Pietragalla, Julien Derouault et 16 danseuses et danseurs
Lumière d’Alexis David
Musiques
Adolphe Adam – Les tambours du Bronx – Wilfried Wendling
Création costumes d’Evanbenjamin
En partenariat avec La Muse en circuit, , Centre National de Création Musicale

teaser de Giselle (s) de Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault © Lola Derouault – Théâtre du corps

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