Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Ce n’est pas un très bon souvenir, mais il est assez formateur. C’était un spectacle dans un cirque où un clown assez moyen avait fait monter une personne du public sur scène. Celui-ci avait l’air d’être très mal à l’aise de se retrouver là. Le clown, avec un grand ciseau, faisait comme s’il lui coupait les cheveux alors que la personne était chauve, puis a mimé le fait de lui couper les parties génitales. Les gens riaient et le monsieur se sentait humilié… J’étais petit, mon père m’a tiré hors du chapiteau, en plein milieu du spectacle. Il s’est retourné vers moi et m’a dit « Tu vois, ça, c’est de la vulgarité ». Et je me souviens m’être dit : « Ah ! d’accord, c’est donc ça, la vulgarité ».
Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
Je ne me souviens pas d’un déclencheur précis. Ce sont des sensations que j’ai ressenties la première fois que je suis monté sur scène et que j’ai voulu retrouver le plus vite possible.
Qu’est ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédien ?
À chaque fois que je voyais un film, je voulais faire le métier du personnage principal. Un coup, je voulais être espion, un autre archéologue… Finalement, je me suis dit que comédien, c’est pas mal pour combiner tout ça.
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
C’était des sketchs des petites annonces d’Élie Semoun et j’étais en sixième. Ce n’était pas un grand moment de théâtre mais les gens avaient ri et j’avais aimé ça.
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
J’ai eu beaucoup de chance et j’ai travaillé avec plusieurs équipes formidables. J’ai du mal à choisir mais No Limit de Robin Goupil et Je m’appelle Asher Lev, mis en scène par Hannah-Jazz Mertens, sont deux grands coups de cœur scénique.
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Toutes les personnes en qui j’ai confiance. J’ai de la chance, il y en a quelques-unes.
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
Il permet de dire, il autorise. C’est un espace dans lequel on peut se fier totalement à son instinct, c’est à la fois un risque et une communion.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Les histoires, quelles que soient les façons qu’elles ont d’être racontées : dans les films, les documentaires, à une terrasse de café…
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
Il est sincère. Je travaille du mieux que je peux à ce qu’il le soit en tout cas.
À quel endroit de votre chair, de votre corps situez-vous votre désir de faire votre métier ?
Je n’arrive pas à déterminer une zone précise. Parfois ce désir se loge trop dans ma tête et j’aimerais qu’il aille un peu ailleurs…
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Avec des gens qui travaillent l’écriture de plateau. Je trouve que c’est une façon passionnante de créer.
À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
J’aimerais faire un spectacle comique de sept heures au Palais des Papes où de grands moyens seraient déployés dans le seul but de faire rire les gens. Ça n’existe pas et ça ne veut pas dire grand-chose, mais tel serait mon projet fou.
Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
Une différente chaque jour j’espère ! En tout cas, ce ne serait pas que des chefs-d’œuvre, et tant mieux.
Lisez ici notre critique de Je m’appelle Asher Lev
Propos recueillis par Marie-Céline Nivière
Je m’appelle Asher Lev d’après la pièce d’Aaron Posner, adaptée du roman du Chaïm Potok.
Festival Off d’Avignon – Théâtre des Béliers Avignon
53, rue du Portail Magnanen
84000 Avignon.
Du 7 au 29 juillet 2023 à 11h50, relâche les lundis.
Durée 1h30.
Adaptation française et mise en scène de Hannah-Jazz Mertens.
Avec : Guillaume Bouchède, Stéphanie Caillol et Martin Karmann ou Benoît Chauvin.
Assistante mise en scène Jade Molinier.
Musique originale de Manu Mertens, assisté de Victoria Flavian.
Scénographie de Capucine Grou-Radenez.
Lumières de Bastien Gérard.
Costumes de Bérengère Roland.