Portrait de l’artiste en ermite ornemental de Patrick Corillon © Christophe Raynaud de Lage

Festival d’Avignon : dans la tête illuminée de Patrick Corillon

À la chapelle des Pénitents blancs, Patrick Corillon invite à une rêverie poétique et plastique à découvrir sans tarder.

Portrait de l’artiste en ermite ornemental de Patrick Corillon © Christophe Raynaud de Lage
© Christophe Raynaud de Lage

À la chapelle des Pénitents blancs, l’artiste belge invite à une rêverie poétique et plastique autour de sa vie, de ses petites histoires de l’enfance à aujourd’hui qui ont construit son imaginaire. Avec trois fois rien, quelques aimants, des tiges de métal, un rond en bronze et des feuilles recouvertes de dessins stylisés dont il a le secret, Patrick Corillon nous entraine un peu plus d’une heure trente dans un voyage ouaté qui fait du bien à l’âme et détend le cœur.

L’artiste est seul au plateau, devant une table en bois dont le revêtement imite le plancher d’une prison sibérienne — y aurait séjourné et trépassé un artiste russe dissident dans l’ère stalinienne. Curieux du monde, des mots, il repart là où il a grandi, aux côtés de sa mère et de son père trop tôt disparu, et imagine un conte d’aujourd’hui, un brin absurde. Entremêlant avec maestria réalité et fonction, maniant la langue avec une belle faconde, il nous guide dans les dédales d’un songe propice à toutes les utopies, aux dérives de nos esprits vers d’autres rivages, loin de la banalité du quotidien.

Après une courte pause, il s’éclipse et laisse la place à sa complice Dominique Roodthooft, laquelle nous convie à suivre l’histoire dessinée d’une petite flaque d’eau qui refuse de disparaître. De sa voix douce, envoûtante, la conteuse navigue dans un monde asséché, peuplé de monstres de nuit, d’un petit garçon courageux, de scientifiques curieux. Sans prétention, mais avec une verve volubile, elle nous entraîne dans cette fable surréaliste, délicate et touchante. 

Jamais à cours de mots, de récits fantastiques, d’historiettes contemporaines, Patrick Corillon conjugue théâtre et art plastique avec virtuosité et déploie son inventivité autour de quatre petites formes, toutes très différentes les unes des autres, mais unies par son imaginaire foisonnant. Tout simplement jubilatoire ! 

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – Envoyé spécial à Avignon

Portrait de l’artiste en ermite ornemental de Patrick Corillon
Festival d’Avignon
Chapelle des Pénitents blancs
place de la Principale
84000 Avignon
jusqu’au 12 juillet 2023
durée 1h40 environ

Texte et conception de Patrick Corillon
Mise en scène Patrick Corillon, Dominique Roodthooft

Avec Patrick Corillon, Dominique Roodthooft
Scénographie Patrick Corillon
Infographie et animation Raoul Lhermitte
Collaboration à la scénographie Chloé Arlotti, Rüdiger Flörke, Camille Henrard, Ioannis Katikakis, Laurette Lesage, Valérie Perin, Grégoire Trichon, Emma Werth
Assistanat à la mise en scène Nora Dolmans
Coordination Perrine Estienne

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