L’équipe de farfelus qui compose cette compagnie portant le doux nom de Comédie Presque Française aime détourner, sans complexe, les grandes pièces du répertoire. En s’attaquant à Marivaux, ces joyeux lurons nous offrent un divertissement assez cocasse, dans la pure tradition du Café-Théâtre. Avec eux, Le jeu de l’amour et du hasard se transforment en Les Feux de l’amour et du hasard, de presque Marivaux.
Leur source d’inspiration est cette interminable série américaine, diffusée dans le monde entier depuis 1973, Les Feux de l’Amour ! Imaginez donc qu’un scénariste, en panne d’idées après 12 621 épisodes pondus à la chaîne, choisi de puiser dans le répertoire classique de quoi nourrir les trois prochaines aventures de la famille Flanagan ! Comme il y a tout un monde entre la bourgeoisie française du XVIIIe et les nouveaux riches américains du XXe siècle, ce scribouillard n’a gardé que la trame de cette histoire d’amour où les maîtres se déguisent en valet et vice et versa.
Détournant tous les codes, n’ayant jamais peur de grossir le trait, les comédiens de la troupe s’en donnent à cœur joie dans la parodie. Du décor totalement improbable aux ruptures de jeux, l’esprit concorde avec celui du cultissime Le cœur à ses raisons du Québécois Marc Labrèche ! Et on ne va pas s’en plaindre ! Comme c’est inénarrable, on ne va pas vous raconter toutes les subtilités de ce spectacle complètement déjanté qui se déguste comme un bon cocktail d’été !
Marie-Céline Nivière
Les Feux de l’amour et du hasard, de presque Marivaux, par la Comédie Presque Française.
Comédie de Paris
42, rue Pierre Fontaine
75009 Paris.
Jusqu’au 2 septembre 2023.
Du mercredi au samedi à 21h, matinée samedi à 16h, dimanche à 15h30.
Durée 1h20.
Mise en scène de Célia Pilastr et Crystal Shepherd-Cross.
Avec Lucile Marquis ou Béatrice de La Boulaye, Diana Laszlo, Nicolas Guillot ou Philippe Berodot, Benjamin Gauthier ou Éric Pucheu, Cédric Moreau ou Matthias Van Khache, Julien Schmidt ou Valentin Papoudof ou Guillaume de Tonquedec.
Costumes d’Alexia Crisp-Jones.
Scénographie de Catherine Cosme.
Musique de Raphaël Bancou.