Du 10 mai au 4 juin 2023 a lieu la onzième édition de la Biennale Internationale des Arts de la Marionnette. Cette manifestation se déploie de Paris à Pantin, en passant par une vingtaine de villes d’Île-de-France, avec une programmation riche en diversité et en curiosité.
Sorry, Boys de Marta Cuscunà © Daniele Borghello
Lors de la conférence de presse du 22 mars 2023 au Carreau du Temple, Isabelle Bertola a dévoilé la programmation de cette nouvelle édition De la BIAM. Créée en 2001, sur l’initiative du Théâtre de la Marionnette, cette manifestation est pensée pour être une « vitrine sur les arts de la marionnette ». La directrice du Mouffetard, Centre national de la marionnette, évoque « le nomadisme gourmand » qui caractérise cet événement francilien. Durant quatre belles semaines, « 33 compagnies vont présenter 39 spectacles, soit 138 représentations, dans toute l’Île-de-France ».
La part belle est donnée à l’International, avec des spectacles venus des Pays-Bas, d’Italie, d’Espagne (Catalogne), de Suisse, de Québec… Isabelle Bertola promet une « programmation dense et éclectique où les artistes invités partagent leur vision du monde grâce à l’objet, la matière, l’image et bien sûr l’effigie humaine, poupée ou mannequin ». Autant dire que toutes ces esthétiques vont offrir de la diversité et montrer « toute la richesse de ce champ artistique qu’est la marionnette ».
Résiste, prouve que tu existes
Le fil rouge donné pour cette édition est celui de la « résistance ». Beau nombre des spectacles présentés puisent leur source d’inspiration sur l’histoire et l’actualité. « Comment faire pour résister à des idées, des positions, des choses avec lesquelles on n’est pas d’accord ? ». Le travail de Marta Cuscunà autour de l’indépendance et de la résistance féminine est mis en lumière. On peut découvrir son triptyque, Il canto della Caduta (« la chanson de l’automne »), La semplicità ingannata (« la simplicité trahie ») et Sorry, Boys. Ce dernier ouvre le festival, au Carreau du Temple. Ne pouvant être présente à la conférence de presse, retenue par le montage de Sorry, Boys pour le Festival Marto, l’artiste italienne a pris la parole via une vidéo pour évoquer son travail (voir en fin de page).
Invitée pour les Omniprésences sportives, la compagnie Les Maladroits était elle aussi au rendez-vous. La BIAM permettra cette année de découvrir en avant-première six créations inédites de cette olympiade culturelle labellisée par Paris 2023. Ces spectacles gratuits « célèbrent l’olympisme et font se rencontrer sport et culture de manière originale et festive ». Dans À vos studios, Les Maladroits retraceront les grandes étapes du sport : le départ, l’arrivée et le dépassement. La compagnie présente également Joueurs, un spectacle qui met en scène deux amis qui, par le jeu de cubes, vont tenter de réconcilier Palestiniens et Israéliens.
Peinture sur scène
Présente également, Stéphanie Farison du Collectif F71, dont les artistes aiment « interroger le réel et l’histoire en exploitant des matériaux dramaturgiques divers pour construire une écriture scénique ». Dans Move on over or we’ll move on over you (Passez à autre chose ou nous passerons à autre chose), la sérigraphie est au cœur du dispositif scénique de ce documentaire-fiction autourdu mouvement des Black Panther.
Pour conclure, à noter deux spectacles coup de cœur de la rédaction : Hen de Johanny Bert, Rousseau et Jean-Jacques de Xavier Marcheschi et Marjorie Nakache du Studio Théâtre de Stains, à ne pas manquer au Mouffetard. Vous trouverez dans cette programmation variée, de quoi satisfaire votre appétit culturel, de quoi être surpris, amusé, étonné ou ému ! Retenez la soirée de clôture du 3 juin : l’excellente compagnie Les Anges au Plafond présentera au Théâtre des Quartiers d’Ivry son spectacle, Le Bal Marionnettique.
Marie-Céline Nivière
11e Biennale Internationale des Arts de la Marionnette
Du 10 mai au 4 juin 2023
