Je m’appelle Bashir Lazhar © DR - Les Béliers Parisiens

Énorme coup de cœur pour le bouleversant Monsieur Lazhar

Dans un jeu sensible et juste, Thomas Drelon, fait revivre Bashir Lazhar, dans la salle du Paradis du théâtre Lucernaire.

Je m’appelle Bashir Lazhar © DR - Les Béliers Parisiens
© DR – Les Béliers Parisiens

Il n’y a pas à dire, ces Québécois ne cesseront jamais de nous ravir ! Ils savent mettre des mots sur nos maux. Le théâtre de Michel Tremblay (Les anciennes odeurs, Les belles sœurs), de Michel Marc Bouchard (Tom à la ferme, Les muses orphelines), de Catherine Chabot (Table rase), de Rebecca Déraspe (Fanny, Les filles du Saint-Laurent), d’Érika Tremblay-Roy (Le problème avec le rose) ou d’Olivier Sylvestre (La loi de la gravité), comme les films de Xavier Dolan et Denys Arcand ne cessent de nous enchanter et de nous bouleverser. Le texte d’Evelyne de la Chenelière, Je m’appelle Bashir Lazhar, est encore un objet émotionnel magnifique. 

Dans son costume trop juste, sacoche en cuir usée à la main, petit accent méditerranéen, le regard perdu, Bashir Lazhar ressemble à un homme ordinaire. Il se présente timidement, doucement : « Bonjour les enfants, je m’appelle Bashir Lazhar, je suis le remplaçant ». On se dit que les élèves en face vont lui faire la misère ! Cela ne sera pas le cas. Car Monsieur Lazhar va se dévoiler être un petit bonhomme extraordinaire. Entre monologues et dialogues avec les élèves, la direction et les autres instituteurs, l’autrice déplie par petites touches, bien amenées, l’histoire d’un homme qui, s’il tient une mappemonde dans ses mains, ne trouve plus sa place sur la terre. Il sera question de l’éducation, des relations avec les enfants, les adultes, la mort, le suicide, le deuil, l’exil, l’incompréhension, la solitude. 

Il se dégage une grande poésie de l’habile mise en scène de Thomas Coste. Au centre du plateau, un bureau et une chaise d’écolier, des spots l’entourent et délimitent l’espace de jeu ainsi que les merveilleux déplacements du personnage, à petit pas. Il ne faudrait pas déranger ! Thomas Drelon, que nous avons découvert pour notre part dans Les noces de Corail, est tout simplement admirable. Dans un jeu d’une grande sensibilité, il offre toute son humanité à cet homme qui en a bien besoin, et nous aussi. C’est très beau !

Marie-Céline Nivière

Je m’appelle Bashir Lazhar d’Évelyne de la Chenelière.
Lucernaire
53 rue Notre-Dame-des-Champs
75006 Paris.
Jusqu’au 22 avril 2023.
Du mardi au samedi à 19h, dimanche à 15h.
Durée 1h10.

Mise en scène de Thomas Coste.
Avec Thomas Drelon.
Lumière de Patrick Touchard.

Bande annonce Je m’appelle Bashir Lazhar © Lucernaire

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