Le comédien, chéri de toute une génération, est décédé ce jeudi 2 février à l’âge de 96 ans. Il sera à jamais pour bien d’entre nous, François Foncalette, de la Demoiselle d’Avignon. Adieu Monsieur !
Il y a des rôles qui collent à la peau. Comment expliquer à la jeune génération l’importance de La demoiselle d’Avignon dans notre vie de téléspectateur. Ce feuilleton que le comédien avait coécrit avec son épouse, Frédérique Hebrard. Les filles étaient toutes amoureuses du beau diplomate, qu’il incarnait avec grâce et fantaisie. Les garçons étaient sous le charme de la belle princesse Koba. Encore aujourd’hui, il nous suffit d’entendre les premières mesures à la flûte du générique, pour que la nostalgie étreigne nos cœurs !
La belle époque
Grâce à l’ORTF qui proposait de bons programmes et de bons feuilletons, le couple Hebrard-Velle a connu bien des succès. Leurs réalisations étaient un brin fleur bleu mais, ils savaient nous toucher. Il y avait de l’humour, de l’élégance et de grands sentiments. Le tout premier avait été Comment ne pas épouser un milliardaire, avec Jean-Claude Pascal et Jacques Sereys. Louis Velle y jouait un fils de bonne famille, désœuvré et désinvolte formidable. On notera également, Le mari de l’ambassadeur, Le château des Oliviers, Le grand Batre et Les châtaigniers du désert. Au cinéma, ils connurent un très beau succès populaire avec Un mari est un mari. On se souvient aussi des belles prestations du comédien dans L’homme qui revient de loin, d’après Gaston Leroux, Le 16 à Kerbriant et Docteur Caraïbes.
Un physique
Il avait l’élégance et l’humour d’un Cary Grant. Son physique était des plus agréables. Il avait beaucoup de talent. Lorsque l’on regarde sa filmographie, on se dit qu’il n’a pas eu la carrière qu’il aurait mérité d’avoir. L’homme a visiblement préféré sa vie de famille et surtout d’être le collaborateur de sa femme. Cette jolie comédienne épousée en 1949 et qu’il ne quitta jamais. Leurs enfants, François, Catherine et Nicolas sont tous dans le métier. À l’époque des premiers magnétoscopes et des cassettes vidéo, le couple créa au sein de leur société Koba films, une branche vidéo. Leur collection « La mémoire de la télévision » fit alors un carton.
Homme de théâtre
On l’a oublié mais Louis Velle, avant de se faire happer par le petit écran, a démarré sa carrière au théâtre. C’était en 1946. Il a joué dans de nombreuses pièces dans les mises en scène de Jean Meyer, Jean-Pierre Grenier, Jean Negroni, Robert Hossein, Michel Fagadau, Jacques Charon, Jean-Laurent Cochet, Jacques Sereys… Dans l’émission Au théâtre ce soir, on peut le voir dans L’amour des 4 colonels de Peter Ustinov, Ferraille et chiffons avec Pierre Mondy et Amarande, Ninotchka de Marc-Gilbert Sauvajon, avec l’exquise Danielle Volle, Nina d’André Roussin avec Rosy Varte. Il est également l’auteur de quatre pièces de théâtre.
Sa dernière apparition sur scène fut en 2002, dans Festen, la pièce tirée du film de Thomas Vinterberg, adaptée et mis en scène par Daniel Benoin. Il partageait le rôle du père avec Jean-Pierre Cassel. Lors de la première à Paris, au théâtre du Rond-Point, il n’était pas sur le plateau, mais dans la salle. L’homme qui avait fait chavirer mon cœur de petite fille était à une rangée de moi. Toujours aussi beau, aussi souriant, aussi distingué ! En sortant, je passe à côté de sa femme. Je m’arrête et j’ose lui demander si je peux embrasser « mon prince charmant ». Elle éclate de rire, apostrophe son époux qui délicatement me posa une bise sur ma joue. J’étais aux anges ! Voilà, comme Jacques Perrin, ce prince charmant de notre jeunesse s’en est allé sur d’autres cieux. Mais, il reste bien présent dans nos souvenirs.