À l’occasion de la reprise de son spectacle, adapté du roman de Grégoire Delacourt, La femme qui ne vieillissait pas au Théâtre du Lucernaire, la comédienne s’est prêtée au jeu de notre questionnaire, avec une belle sincérité.
Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Un spectacle de danse avec ma mère. Elle est toujours professeure de danse. C’est sa passion.
Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
Le jour où le cours Simon, qui était alors boulevard des Invalides, a été contraint de déménager dans le 11e arrondissement. Je venais me renseigner pour, peut-être, m’inscrire. J’arrive devant le cours, il y a beaucoup de monde et de mouvements sur le trottoir. Un élève, comme s’il me connaissait, me met un buste de Molière dans les mains en me disant d’aller au Théâtre des Champs-Élysées pour recueillir le maximum de signatures en soutien au cours. Avant même d’avoir ouvert la bouche, on me considérait comme faisant partie des élèves. Je me suis inscrite.
Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédienne ?
Ce rapport incroyable entre la scène et la salle, entre les comédiens et les spectateurs. Ce rapport invisible. Le travail d’équipe, cette magie des mots et des émotions.
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
La maison de la nuit de Thierry Maulnier, mise en scène Marcelle Tassencourt au Théâtre Montansier à Versailles. Le souvenir ? L’envie d’apprendre encore et encore.
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
L’hôtel des Roches Noires a été un grand coup de cœur ! Je me suis régalée à écrire la pièce, tout comme avec la collaboration avec Stéphane Corbin qui a écrit les musiques, Christophe Luthringer qui a fait la mise en scène, et toute l’équipe artistique. Que d’émotions, de rires, de souvenirs.
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
La vie. Le théâtre. La scène. Les mots. Des maîtres tels Wajdi Mouawad, Paul Valéry ou Chopin.
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
J’ai besoin d’apprendre et ce métier est changeant, plein de surprises, de mouvements, avec ce rapport à l’autre essentiel ! On ne nous apprend pas à vivre avec notre sensibilité et notre perception ; ce métier me le permet. Et puis, je voulais être neurochirurgien. La création artistique, n’est-elle pas une autre manière d’approcher le mystère du cerveau ?
Qu’est-ce qui vous inspire ?
La vie, un regard, la nature, le travail de certains dans ce métier ou dans un autre. La recherche, la perception, la différence.
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
En quatre mots : accueillir, partager, se relier et s’ancrer.
À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ?
Dans les pieds ! Il faut avancer.
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Il y en a beaucoup. Mettre des noms, réduit.
À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
J’ai écrit le scénario de L’hôtel des Roches Noires. J’aimerais le voir porter au cinéma et le jouer.
Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
Je ne me reconnais pas dans cette question. Même avec un « si ».
Propos recueillis par Marie-Céline Nivière
La femme qui ne vieillissait pas d’après Grégoire Delacourt
Lucernaire
53 rue Notre-Dame-des-Champs
75006 Paris.
18 janvier au 12 mars 20223.
Du mardi au samedi à 21h, dimanche 17h30.
Durée 1h10.
Adaptation et interprétation de Françoise Cadol.
Mise en scène de Tristan Petitgirard de Bérengère de Pommerol.
Décor de Pauline Gallot.
Lumières de Denis Schlepp.
Musique de Romain Trouillet.
Costume d’Alice Touvet.
voix Off David Krüger.
Crédits photos © Carlotta Forsberg (portrait), © Fabienne Rapeneau, © Karine Letellier