Au théâtre 14, dès le 15 novembre 2022, le ténébreux comédien reprend au côté de Yuming Hey, Herculine Barbin : Archéologie d’une révolution, pièce adaptée par Catherine Marnas du journal intime du premier hermaphrodite français à avoir couché sur le papier son histoire et des écrits de Michel Foucault. Présence poétique autant que romantique, Nicolas Martel habite la scène et donne chair avec une belle authenticité aux différents personnages qu’il incarne. Rencontre.
Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Le Boléro, chorégraphié par Maurice Béjart et dansé par son interprète fétiche, Jorge Donn au palais des congrès de Paris.
Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
Ce serait plutôt qui, quelqu’un, mon maître de CM2, monsieur Bernardeau qui aimait la poésie. Il nous demandait d’apprendre des poèmes et de venir les réciter sur l’estrade, devant le tableau noir.
Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédien ?
Le désir illusoire de vouloir vivre plusieurs vies, d’être plusieurs.
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
Nous nous aimons tellement, écrit et mis en scène par Jean-Michel Rabeux ! Dans lequel je donnais la réplique à Claude Degliame. J’avais 23 ans.
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Alors, entonnes, projet franco-mexicain dirigé par Catherine Marnas à Mexico et qui a radicalement bouleversé ma vie.
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Revoir aujourd’hui des amis éloignés depuis 10, 15, 20 ans. Retrouver les mêmes personnes sur différents projets.
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
Je crois tout simplement se sentir le passeur d’une histoire, d’un texte, d’une chanson, d’une danse.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
La confiance.
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
Amoureux.
À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ?
Les entrailles, le plexus solaire.
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Thomas Lebrun, le chorégraphe, mais ce vœu va se réaliser en 2023.
À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
Sauver la planète.
Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
J’aimerais pouvoir répondre comme Simone Signoret qui disait que si elle devait refaire sa vie, elle ne changerait rien, absolument rien, et qu’il faudrait la croire quand elle le dit, j’aimerais pouvoir répondre comme elle, mais …
Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Herculine Barbin : Archéologie d’une révolution d’après Herculine Barbin dite Alexina B. publié et préfacé par Michel Foucault
création au TnBA janvier 2022
Durée 1h20
Reprise
Du 15 novembre au 03 décembre 2022 au Théâtre 14, Paris
Adaptation de Catherine Marnas et Procuste Oblomov
Mise en scène de Catherine Marnas assistée de Lucas Chemel
Avec Yuming Hey & Nicolas Martel
Avec la complicité de Vanasay Khamphommala et Arnaud Alessandrin
Conseil artistique- Procuste Oblomov
Scénographie de Carlos Calvo
Son de Madame Miniature
Lumière de Michel Theuil
Costumes de Kam Derbali
Crédit portrait © Muriel Delepont
Crédit photos © Pierre Planchenault
bel interview simple qui donne envie de voir la pièce merci