J’étais parti pour raconter les Ritals, je crois qu’en fin de compte j’ai surtout raconté papa. C’est par ces mots que François Cavanna termine son roman autobiographique, Les Ritals. C’est cette ligne directrice que Bruno Putzulu a gardée, faisant fort bien ressentir ce sentiment d’admiration, de fierté qu’éprouve le môme pour ce héros du quotidien.
À travers les souvenirs de l’auteur, s’étalant de ses 6 ans à ses 16 ans, le comédien nous promène dans ce doux pays qu’est celui de l’enfance. Quelle que soit l’époque qui nous a vus naître, les paysages nous sont familiers. Et il n’est pas rare, qu’au détour d’une évocation, nous partons explorer nos propres sentiers.
Les Ritals, c’est aussi la grande Histoire qui s’invite dans la petite. Celle de ces étrangers, qui fuyant la misère, ont tout quitté pour se construire une meilleure vie. Celle de ces années sombres, la crise de 1929, où les chemises noires et brunes menacent l’ordre du monde. Comme on ne fait jamais table rase du passé, le récit de Cavanna garde des résonances qui touchent encore notre société actuelle.
Tout comme Cavanna, Putzulu a un père italien et une mère française. C’est donc avec une très grande tendresse qu’il s’est emparé des souvenirs du co-fondateur de Hara-Kiri, Charlie Hebdo. Mis en scène par son frère, Mario Putzulu, accompagné à l’accordéon par un musicien, faisant bien entendre la poésie qui se cache dans les propos de ce fanfaron flamboyant, Bruno Putzulu nous a enchantés.
Marie-Céline Nivière
Les Ritals de François Cavanna.
Lucernaire
53, rue Notre Dame des Champs
75006 Paris.
Du 31 août au 30 octobre 2022.
Du mardi au samedi à 21h, dimanche 18h.
Durée 1h15.
Adaptation et interprétation de Bruno Putzulu.
Mise en scène de Mario Putzulu.
Accompagné à l’accordéons par Grégory Daltin, Aurélien Noël ou Sergio Tomassi.
Crédit photo © Radici