Au Scalpel © Stéphane Parphot

Bruno Salomone et Davy Sardou dissèquent Au Scalpel les relations fraternelles

Mis en scène par Thierry Harcourt, Bruno Salomone et Davy Sardou s'affrontent dans Au Scalpel d'Antoine Rault.

Au Scalpel © Stéphane Parphot

Après avoir connu un beau succès au théâtre des Gémeaux cet été au Festival Off d’Avignon, Au Scalpel d’Antoine Rault, mis en scène par Thierry Harcourt, avec Bruno Salomone et Davy Sardou, s’installe pour l’automne au théâtre des Variétés.

De Caïman à L’Intrus, en passant par Le Diable Rouge, Un nouveau départ, Terminus Nord ou La vie rêvee d’Helen Cox, Antoine Rault est un auteur et dramaturge qui nous surprend à chacune de ses pièces. Jamais là où on l’attend, sa nouvelle pièce ne déroge pas à la règle.

De grandes ambitions
Bruno Salomone dans Au Scalpel © Stéphane Parphot

Les deux frangins d’Au scalpel auraient pu se prénommer Abel et Caïn, tant ils se détestent. L’aîné (Bruno Salomone) était un enfant brillant, sage et appliqué, toujours premier de la classe. Devenu grand chirurgien, tout lui a réussi. Le cadet (Davy Sardou), charmeur et turbulent, était le petit chéri à qui l’on passait tout. Photographe désinvolte, il prend la vie avec l’aisance de ceux à qui l’on n’a jamais rien refuser. Un soir, le plus jeune s’invite, s’incruste même, chez le grand. Pourquoi ?

L’auteur met en place un dialogue de sourds entre ces deux frères ennemis où les rancœurs, les jalousies, vont laisser place aux règlements de compte. Devant cette pièce conçue comme un thriller, sur des dialogues vifs et rapides, on ne cesse de se demander où tout cela va les mener. Les rebondissements ne manquent pas et le suspens tient bien la route. Donc, nous ne spoilerons pas le final.

Sur la corde raide

Il y a un ton très anglais, voire Hitchcockien, dans la mise en scène et la direction d’acteur de Thierry Harcourt. Un style qu’il connaît et maîtrise très bien, comme il nous l’a démontré avec son travail sur The Servant de Robin Maugham ou de La collection d’Harold Pinter. Cela fonctionne très bien avec le texte de Rault. Le metteur en scène a su installer une ambiance qui fait que l’on est tenu en haleine tout au long des échanges entre ces deux êtres blessés par leurs incompatibilités à pouvoir s’aimer.

Je t’aime moi non plus
Davy Sardou dans Au Scalpel © Stéphane Parphot

Le duo formé par Bruno Salomone et Davy Sardou fonctionne à merveille. Dans un débit rapide, voulu par les dialogues incisifs, ils enchaînent au tac au tac leurs répliques. Mais leurs silences en disent tout autant. Ils jouent avec délectation le jeu du chat et de la souris. Chacun ayant bien dessiné son personnage, ils donnent beaucoup de matière à cette haine qui les unit, à leurs oppositions sur leur conception de la vie. Ils ont beau être différents, ils sont du même sang et cela se sent quand ils évoquent l’enfance. Leur interprétation est au scalpel !

Marie-Céline Nivière

Au Scalpel d’Antoine Rault.
Théâtre des Variétés
7 boulevard Montmartre
75002 Paris.
Du 30 septembre au 30 décembre 2022.
Du mercredi au samedi à 19h.
Durée 1h15.

Mise en scène par Thierry Harcourt.
Avec Bruno Salomone et Davy Sardou.
Décors d’Emmanuelle Favre.
Lumières de Denis Koransky.
Musique de Tazio Caputo.
Costume d’Émile Sornique. 
Assistante mise en scène Stéphanie Froeliger.

Crédit photos © Stéphane Parphot.

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