Jeudi 11 août 2022, le dessinateur Jean-Jacques Sempé s’en est allé griffonner les nuages dans le ciel. Nicolas, Rufus, Alceste, Maixent, Agnan et Clotaire pleurent et nous avec.
On a tous en nous quelque chose de Sempé. Ses dessins nous ont accompagnés tout au long de notre parcours, de l’enfance à aujourd’hui. Avec son Petit Nicolas, il a marqué, de son coup de crayon, la génération née dans les années 1960, et toutes celles qui ont suivi. Nous offrant un joyeux apprentissage à l’humour, l’intelligence et la tendresse. Il en signait les dessins et René Goscinny, le texte. Quel bonheur ! Que d’éclats de rire !
Rien n’est simple
En grandissant, nous avons découvert grâce à lui que la poésie pouvait rimer avec le rire. Chacun de ses dessins forme des histoires. Cela parle des hommes, de l’immensité dans laquelle ils se perdent. Cela évoque des solitudes, des petits bonheurs. Il croquait l’air du temps dans des dessins dont il ne fallait manquer aucun détail. Nous conseillons vivement aux amoureux de théâtre de se procurer ce délicieux livre, Quelques représentations (Éditions Denoël). Jamais l’art de l’acteur et des spectateurs ne furent aussi bien représentés !
Simple question d’équilibre
Sempé était un fou de musique et surtout de jazz. Il était également parolier et compositeur. Cet homme discret et courtois, je l’ai souvent croisé lors des spectacles d’Anne Baquet. Il lui avait dessiné deux de ses affiches et passé quelques chansons. Les Prunes, un régal ! Une histoire de voisine qui espionne son voisin. On espère qu’un jour, un artiste, comme François Morel, ressorte ses textes, aussi inventifs et poétiques que ses dessins.
Un grand artiste nous a quittés, mais ses œuvres perdureront et nous permettront d’aborder la vie. Adieu Monsieur et merci pour tout !
Marie-Céline Nivière
Crédit photos © Olivier Meyer by Wikimedia commons