Il est surprenant le spectacle de François Feroleto. Son Train pour Milan traverse l’Italie du XXe siècle, avec sa pauvreté au sud et sa richesse au nord. Il s’est inspiré de son histoire familiale, rendant ainsi un bel hommage de son pays d’origine. Et oui, on ne penserait pas que ce blond vénitien vient de Calabre, région tout au bas de la botte. Son récit n’est pas une biographique, mais un conte portant les teintes de ceux de Calvino ou de Buzzatti. Il a utilisé trois nouvelles de ce dernier pour consolider son propos, Le manteau, Douce nuit et Le veston ensorcelé.
Marcello aura passé sa vie accrochée à l’espoir d’une liberté retrouvée. Il s’est débattu avec la misère. Il a souvent manqué de chance. Comment pouvait-il savoir qu’aucune fée ne s’était penchée sur son berceau ! Son ange gardien n’est autre que le diable et il ne le laissera jamais en paix, le poussant à la faute ultime qui lui vaudra ces années de prison.
Alternant le réalisme et l’onirisme, dans un style littéraire parfait, une mise en scène des plus inspirées, une scénographie métaphorique et une interprétation au cordeau, Feroleto nous transporte dans cette histoire fantastique. C’est très beau !
Marie-Céline Nivière
Un train pour Milan, écrit, mis en scène et interprété par François Feroleto.
Théâtre de la Huchette
23 rue de la Huchette
75005 Paris.
Du 23 août au 2 décembre 2023.
Du mardi au samedi à 21h.
Durée 1h20.
Festival d’Avignon Off – Théâtre Au coin de la Lune.
24, rue Buffon 84000 Avignon.
Du 7 au 30 juillet 2022 à 11h35, relâche les 13, 20, 27 juillet.
Durée 1h20.
Avec la voix de Michel Bouquet.
Collaboration artistique : Gaëlle Billaut-Danno.
Scénographie de Goury.
Lumières de Denis Koransky.
Musique de Raphaël Sanchez.
Costumes de Jean-Daniel Vuillermoz.
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