Dans Embrasse ta mère, Karine Dubernet et sa complice Sherazade Khallali abordent un sujet inépuisable, les relations entre mère et fille ! Ici, elles sont tendues, car elles ne peuvent pas se supporter, mais elles s’aiment. C’est d’ailleurs là tout le problème. Nina est une jeune femme qui n’arrive pas à trouver sa place. Des névroses, elle en a plein son sac, et cela fait le bonheur de son psy. Aujourd’hui, elle se rend à un enterrement, accompagnée par Yolande, sa stressante mère. Elles entament un road-movie dont elle se serait bien passée. Derrière la farce, se dessine une bien jolie fable où il est dit qu’il n’est pas nécessaire de vouloir tuer sa mère même après sa mort !
Karine Dubernet incarne Nina, un drôle de petit bout de femme toujours au bord de la crise de nerfs. Elle possède une gouaille, un phrasé aussi rapide qu’une mitraillette, une démarche de Pitbull. Ses pertes de patience sont désopilantes ! Il faut dire, à sa décharge, que sa mère est envahissante, voire abusive. L’expression haut en couleur a dû être inventée pour elle. Elle n’a pas son pareil pour pomper l’énergie, pour lancer des petites remarques innocentes et assassines, de mettre le doigt là où il ne faut pas. Marie-Hélène Lentini, possédant la vis comica des grandes reines du boulevard, est inénarrable. Orchestrées très subtilement par l’ineffable Michel Fau, qui prête aussi sa voie, leurs chamailleries pétillent dans un feu d’artifice qui arrache les rires.
Marie-Céline Nivière
Embrasse ta mère, de Karine Dubernet, avec la complicité de Sherazade Khallali.
Festival Off d’Avignon – Théâtre des Lucioles.
10, rue du Rempart Saint-Lazare 84000 Avignon.
Du 7 au 30 juillet 2022 à 13h40, relâche les 13, 20, 27 juillet.
Durée 1h30.
Reprise 2023 au Grand-Point Virgule : Lundi 13 mars à 19h30, dimanche 26 Mars à 15h, mardi 4 avril à 19h, les mardis 18, 25 avril à 19h30, le mercredi 12 avril à 19h30
Mise en scène de Michel Fau.
Avec Karine Dubernet et Marie-Hélène Lentini.
Assistance à la mise en scène de Quentin Amiot.
Décors de Thomas Lagriiff.
Lumières de Joël Fabing.
Musiques de Mehdi Bourayou.
Visuels de Théo Martin.
Crédit photos © DR