Coup de tonnerre dans le Landernau parisien de la danse, la directrice de la danse de l’Opéra de Paris, qui avait pris la succession de Benjamin Millepied en 2016, quittera, le 31 juillet prochain, ses fonctions.
Ingénue Odette dans Le Lac de Cygnes, épatant rubis dans Joyaux de Balanchine, éclatante Juliette, la danseuse a traversé avec beaucoup de pudeur, une grande rigueur et une technicité à toute épreuve, le répertoire de l’Opéra de Paris. Devenue étoile, le 31 décembre 1998, à l’issue de la représentation de Don Quichotte de Rudolf Noureev, elle mène sa carrière tambour battant. Bien qu’elle ait fait ses adieux à scène le 18 mai 2015, à l’occasion d’une représentation de L’Histoire de Manon, elle continue de travailler pour l’institution comme maître de Ballet à la demande de Benjamin Millepied. Elle le remplace quelques mois plus tard, le 4 février 2016, à la tête de la direction de la danse.
Après six ans, Auréle Dupont jette l’éponge. Alors qu’elle vient de présenter la prochaine saison du ballet de l’Opéra de Paris, qui entremêle adroitement classique et contemporain et fait entrer au répertoire de Kontakthof de Pina Bausch, elle a remis sa démission à Alexander Neef, directeur général de l’Opéra national de Paris, qui l’a acceptée dans la foulée. Pour la remplacer, un comité dirigé par Bernard Stirn, membre de l’Institut et Président d’Honneur du Conseil d’administration, va être mis en place dans les prochaines semaines.
Contestée en interne par certains danseurs au début de son mandat pour son management froid, cassant, manquant de rondeur, huée par le public lors de la première de La Bayadère, désavouée par sa direction, qui a décidé contre son avis de nommer le 4 mai dernier François Alu étoile, Aurélie Dupont a souhaité mettre fin à ses fonctions pour s’envoler vers d’autres horizons – un documentaire, comédie musicale, famille, etc. – qu’on lui souhaite plus cléments et heureux.
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Crédit portrait © Matthew Brookes & © Sophie Delaporte, Opéra de Paris