D’un côté, il y a Hélène. Énigmatique, la soixantaine, perruque sur la tête pour ne pas se ressembler, elle sort peu de son petit studio niché sous les toits de Paris. De chez elle sort L’Odeur des Azalées. Qui est-elle ? Que fuit-elle ? L’autrice nous laisse nous égarer.
Ce que l’on comprend dès le début, c’est qu’elle est en souffrance. Au fur et à mesure, son destin se dessine. Anne Canovas, voix enrouée et grave, regard perdu, sensibilité à fleur de peau, est bouleversante. Et puis, il y a la jeune fille d’à côté, très envahissante, Félicité qui, comme son prénom l’indique, n’est que joie et pétulance. Des papilles dans le ventre, croquant la vie à pleines dents, elle veut aider sa voisine à retrouver le goût des autres et de la vie. Mais est-elle vraiment ce qu’elle dit être ? Kim Schwark est un tourbillon de soleil qui illumine la scène par son énergie et sa vitalité.
L’autrice parle de bonheur ! Et oui ! De ce prétendu bonheur qui peut transformer le quotidien en enfer. Hélène n’est pas une femme battue, mais une femme qui a terminé par s’étouffer au point de choisir de disparaître. Certains diront que ce n’est qu’une dépression ! Mais cette maladie moderne ne surgit pas toujours sans prévenir. Il faut bien une raison. La pièce parle de liberté, d’acceptation, de renoncement, de remise en question et surtout de reconstruction. On suit avec émotion, cette histoire de femme, qui nous ressemble et nous parle.
Marie-Céline Nivière
L’odeur des Azalées m’a subitement fait suffoquer de Sophie Cottin
Festival OFF Avignon
Théâtre du Petit chien
76 rue Guillaume Puy
84000 Avignon.
Du 29 juin au 21 juillet 2024 à 14h, relâche les 2, 9 et 16 juillet.
Durée 1h15.
Studio Hébertot
78bis bd des Batignolles 75017 Paris
Du 3 février au 27 mars 2021
Mise en scène de Raphaëlle Cambray
Avec Anne Canovas et Kim Schwark
Décors de Sophie Jacob
Musique de Raphaël Sanchez
Lumières de Laurent Béal
Crédit photos © Julie Mitchell