Dans la fumée des joints de ma mère de Christine Citti Mise en scène de Jean-Louis Martinelli © Caroline Bottaro

Au TGP, le duo Citti-Martinelli rate sa cible

Avec Dans la fumée des joints de ma mère, Christine Citti à l’écriture, Jean-louis Martinelli, à la mise en scène, imagine, au TGP, une dystopie sociale sous exta.

Dans la fumée des joints de ma mère de Christine Citti
Mise en scène de Jean-Louis Martinelli © Caroline Bottaro

Avec Dans la fumée des joints de ma mère, Christine Citti à l’écriture, Jean-louis Martinelli, à la mise en scène, imagine une dystopie sociale sous exta et sous coke, certes réaliste, mais qui manque de souffle et de fond. Faute d’un texte soutenu, d’une direction d’acteurs ciselée, le spectacle pourtant prometteur ne tient pas la route. En quelques minutes, la gêne s’installe. Elle ne fera que croître tout au long des deux heures que dure cet interminable gâchis. Empêtrés dans un mauvais scénario, une affligeante série Z, les comédiens, formidables pour la plupart, cabotinent à l’excès, en font des tonnes espérant décrocher au mieux un rire, au pire un sourire navré. 

L’idée de Christine Citti, artiste généreuse, profondément humaine, à qui l’on doit le très sensible Ils n’avaient pas prévu qu’on allait gagner, qui vient d’être joué au Rond-Point, était pourtant bonne : imaginer un conte d’anticipation, un monde bien sombre, malheureusement à portée de mains, où les vieux n’auraient plus leur place. Passé 70 ans, faute d’argent pour payer leur retraite et les entretenir, seule la mort les attend. C’est en tout cas ce qu’un gouvernement cynique a mis en place pour éviter la surcharge économique et humaine. Ainsi, sans aucune compassion, un simple jeton reçu par la poste, annonce leur ultime journée sur terre. Passé un délai de 24h, où qu’ils se trouvent, le mot fin s’inscrit en lettres funestes sur leur existence. 

Refusant cette fin triste à mourir, un groupe d’amis décide de passer l’arme à gauche ensemble, après une dernière soirée de beuverie, de fête et de drogues. Malheureusement, à trop vouloir surligner la détresse de ses personnages, leur pauvreté aux faux airs bobos, l’autrice se perd dans un langage putassier, englue ces hères dans une vulgarité contrefaite que la mise en scène, faute d’un quinzième degré assumée, accentue voire caricature à outrance.

Triste, affligé, on ressort du TGP avec un goût de ratage total, d’avoir manqué le rendez-vous fixé avec des artistes dont l’on connait la force, le potentiel, l’humanité à fleur de peau !

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore


Dans la fumée des joints de ma mère de Christine Citti
TGP – CDN de Saint Denis
59, boulevard Jules-Guesde
93 207 Saint-Denis Cedex

Jusqu’au 20 février 2022
Durée 1h50 environ

Mise en scène de Jean-Louis Martinelli
Avec Darina Al Joundi, Christine Citti, Alain Fromager, Elisa Kane, Arthur Oudot, Laurence Roy

collaboration artistique – Thierry Thieû Niang
scénographie et vidéo de Fabien Chalon
Lumière de Jean-Marc Skatchko
Musique de Sylvain Jacques
Costumes d’Élisabeth Tavernier
Accésoires de Manuia Faucon & Lola Seiler
Maquillage de Marguerite Machuel

Crédit photos © Caroline Bottaro

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