Porté par le succès rencontré sur Zoom, depuis un an, par La Femme de ma vie d’Andrew Payne, Robert Plagnol se lance dans une nouvelle création, l’adaptation numérique d’un autre monologue du dramaturge britannique, Une Jolie Robe. Pour cette nouvelle aventure numérique, il confie la mise en scène à Patrice Kerbrat. Aussi à l’aise sur les planches que devant une caméra, le comédien ne cesse de se réinventer pour mieux aller à la rencontre de nouveaux publics. Rencontre avec un artiste entier et authentique.
Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Une pièce de théâtre dans laquelle la phrase « il est 5 heures, c’est l’heure du thé » était répétée jusqu’à plus soif, ce qui avait provoqué la moquerie de mes camarades alors que moi, elle m’avait enchanté.
Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
L’ ennui de la vie.
Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédien ?
La superficialité des rapports humains qui est effacée par la profondeur des textes à incarner.
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez- vous ?
La maison de la nuit de Thierry Maulnier mis en scène par Marcelle Tassencourt au théâtre Montansier de Versailles, où mon grand-père avait été pharmacien. L’impression d’être comme un poisson dans l’eau sur scène.
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Thierry Fortineau dans Le Visiteur de Eric- Emmanuel Schmitt mis en scène par Gérard Verges. Son interprétation me faisait croire que je rencontrais Freud en personne. La gageure de l’acteur !
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Andrew Payne, qui depuis 20 ans, me nourrit avec ses textes et ses personnages incroyables, complexes et qui laissent toujours une part de liberté d’interprétation tant pour les acteurs que pour les spectateurs.
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre?
Comme l’oxygène à la vie, jouer me permet de vivre !
Qu’est-ce qui vous inspire?
Les gens.
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
Vital.(C’est bien pour ça que je ne me suis pas arrêté de jouer depuis un an !)
À quel endroit de votre chair, de votre corps situez-vous votre désir de faire votre métier ?
L’intestin grêle. Tout est une question de digestion dans le métier d’acteur.
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Thomas Ostermeier
À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
À celui auquel je participe déjà et qui permet aux gens éloignés des théâtres de voir un acteur jouer en direct, à ceux qui habitent près des théâtres de continuer à découvrir des textes malgré la fermeture des salles. Cette forme nouvelle va continuer après la réouverture des lieux culturels parce qu’elle a en elle une puissance indestructible : en réunissant dans un espace virtuel mais vivant un acteur, un auteur et un spectateur, elle crée du théâtre.
Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
La mienne (en toute modestie, bien sûr !)
Olivier Fregaville-gratian d’Amore
Une Jolie Robe d’Andrew Payne
En direct sur Zoom via le site Direct au Théâtre
A partir du 24 avril 2021, les jeudis, vendredis et samedis à 21h
Durée 1h15
Mise en scène de Patrice Kerbrat
Avec Robert Plagnol
Lumières de Laurent Béal
Décor de Bruno Schoch
Crédit photos © Dimitri Klosowski