À l’affiche de Miss de Ruben Alves, tout juste sortie en DVD, après une vie en salle interrompue par deux fois, Quentin Faure est aussi à l’aise sur les planches d’un théâtre que sur les plateaux de cinéma. En attendant de reprendre les répétitions de M comme Médée d’Astrid Bayiha et d’apparaître aux cotés de Guillaume Cramoisan dans Les Invisibles, une nouvelle série policière sur France 2, le comédien se prépare à jouer courant juin dans un nouveau long-métrage.
Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Un spectacle de marionnettes à l’école maternelle, ce devait être Guignol, je ne sais plus, mais j’étais resté scotché, je me souviens
Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
Selon ma mère j’ai chopé le virus en voyant mon père sur scène, il faisait du café-théâtre en amateur , j’avais trois ans, et j’ai attendu un silence pour crier « Il est rigolo mon papa !« . Ils ont galéré à reprendre le spectacle apparemment. Dans mes souvenirs, j’ai eu la certitude de vouloir faire ça au collège.
Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être comédien ?
Parce que sur scène est l’endroit où je me sentais le mieux au monde, le plus à ma place. Donc je me suis dit » ouais je veux faire et vivre ça tous les jours de ma vie « .
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
En CM2, on avait monté avec trois copains-copines un petit assemblage de sketches qu’on avait écrits pour la plupart. C’était le bonheur de voir rire les camarades de classe. On répétait à chaque récrée, quand j’y repense, c’était un sacré boulot !
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
J’ai eu la chance de voir Michel Bouquet interpréter Le Malade Imaginaire.
Georges Lavaudant et Ariel Garcia Valdés dans La Rose et la Hache, quelle claque !
L’équipe avec qui j’ai joué pendant un an, Roméo et Juliette, dans une mise en scène d’Olivier Py, c’est une troupe que je n’oublierai jamais.
Tout ce que fait Alexandre Astier, absolument tout.
Et j’ai eu un vrai coup de foudre pour Le Cercle des illusionnistes d’Alexis Michalik . Ah et Les Parasites, quel bonheur d’avoir travaillé avec eux.
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Olivier Py, Philippe Torreton, Claude Degliame, Charlotte Rampling, Nathalie Cerda, Guillaume Gallienne, Benjamin Lavernhe, Julie Moulier, Émilie Dequenne, Joann Sfar, Louis-Julien Petit. Et la liste est encore hyper longue.
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
La réponse est dans ta question : si je ne le pratique pas, je tombe.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
L’envie d’apporter de la joie aux gens. Nous (artistes, interprètes) arrivons au plus souvent à un moment de la journée des gens où ils.elles ont besoin de lâcher prise, oublier leurs galères leur stress etc, se détendre et voyager dans un univers nouveau. C’est à ce moment que nous arrivons pour dire » Ok. Il était une fois.. » c’est ça qui me motive. Cette responsabilité envers les autres est mon principal moteur.
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
Organique. Comme un autre espace-temps, une drogue qui m’emmène ailleurs. Quand je suis sur scène ou devant une caméra, je me sens à ma place et à la fois complètement autre, c’est le vertige le plus grisant que je connaisse. C’est le rapport absolu au présent. Tout peut arriver.
À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ?
Partout ! En moi, sur moi autour de moi partout. Tous les sens sont boostés quand je suis animé par ce désir.
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Certains parmi ceux que j’ai cités plus haut. Le reste, je le dis pas ça va me porter malheur.
À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
La réouverture des salles de spectacle !
Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
Oui-Oui vs Néron. Dirigé par Tarantino.
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
M comme Médée sur une idée d’Astrid Bayiha
Résidence au théâtre national de la Colline
Miss de Ruben Alves et Élodie Naher
Distribution Warner Bros
sortie le 11 mars 2020
Les Invisibles de Louis-Julien Petit
Sortie nationale le 9 janvier 2019
Durée 102 minutes
Crédit photos © DR, © Julian Torres et © Imane Djamil