Après le succès mérité de sa dernière pièce Seasonal Affective Disorder, qui a obtenu le prix Laurent Terzieff du Syndicat de la Critique dramatique en 2018, Lola Molina prépare, avec Lélio Plotton, son complice de la Compagnie Lela, sa prochaine création, Adeno Nuitome. En attendant de pouvoir la présenter au Festival d’Avignon le OFF en juillet prochain, elle répète actuellement au CDN d’Orléans.
Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Ce sont des souvenirs d’enfance, mes parents étaient comédiens, ce sont des souvenirs de loges, de tournées et de jeux avec les enfants de la troupe. Quelque chose de très joyeux.
Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
Je crois qu’il y en a plusieurs, mais je me souviens d’une didascalie projetée dès l’entrée des spectateurs d’un texte d’Edward Bond mis en scène par Alain Françon, c’était une date dans le futur. Et cette liberté-là a permis quelque chose en moi dans mon désir d’écrire.
Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être autrice – dramaturge ?
Le sentiment intime de me sentir bien à cet endroit-là, dans l’écriture. La certitude que je ne voulais pas être ailleurs.
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
Je me souviens des représentations de mon premier texte… Être dans la salle parmi le public et avoir surtout très peur de la réception de mes mots !
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
Il ne peut pas y en avoir un seul, mais j’ai un souvenir grandiose et palpitant du Tartuffe mis en scène par Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil.
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
Il y a bien sûr toutes les personnes avec qui je travaille autour de mes textes, Lélio Plotton, les comédiens qui créent les rôles. J’ai un souvenir précieux de ma rencontre avec Jean-Pierre Sarrazac à la Sorbonne-Nouvelle et de son atelier d’écriture parce que c’était tellement simple, heureux et libre !
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
Je ne pourrais ni ne voudrais faire autre chose donc j’imagine que oui, c’est essentiel.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Marcher, me promener n’importe où.
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
J’y puise de l’énergie et de la joie. Etre au théâtre, dans la salle, les coulisses, l’administration, le bar, n’importe, mais j’ai besoin de me retrouver dans un théâtre pour, après, plus tard, écrire.
À quel endroit de votre chair, de votre corps, situez-vous votre désir de faire votre métier ?
À l’extérieur de ma chair et de mon corps justement ! Et c’est ça que j’aime dans l’écriture, c’est que je vais un peu ailleurs. L’imaginaire peut-être …
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
Peut-être dans du autre champ artistique, avec des chanteurs de rock, des chorégraphes, Nick Cave, Gisèle Vienne …
À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
Acheter un terrain et le laisser devenir une forêt sauvage.
Si votre vie était une œuvre, quelle serait-elle ?
La mise en musique par Iggy Pop du poème Do Not Go Gentle Into That Good Night de Dylan Thomas sur son album Free.
Olivier Fregaville-Gratian d’Amore
Adeno Nuitome de Lola Molina – texte paru aux Éditions Théâtrales
Mise en scène de Lélio Plotton
CDN d’Orléans – répétitions ouvertes aux professionnels.
Dates de tournée à venir
6 au 25 juillet 2021, La Manufacture, Avignon.
1, 2 décembre 2021, Halle aux Grains scène nationale de Blois
Seasonal Affective Disorder de Lola Molina
Mise en scène de Lélio Plotton
Théâtre du Lucernaire
Crédit photos © Lélio Plotton, © Jonathan Michel et © Victor Molina