Découvert à Montpellier Danse en 2018, Magali Milian et Romuald Luydlin, cofondateurs de la compagnie La Zampa, font partie de ces êtres rares, humains, qui entrent dans nos vies, laissent une trace bien au delà de leur art. En attendant de pouvoir fouler à nouveau les planches d’un théâtre, ils préparent ardemment leur future création, La Belle Humeur, qui sera présenté en juin prochain lors de la 26e édition du Festival Uzès Danse.
Quel est votre premier souvenir d’art vivant ?
Magali Milian : J’avais 7 ans et c’était Macbeth dans la cour d’honneur ! Plus qu’un souvenir, une mémoire !
Romuald Luydlin : Un concert l’été au bord de la plage, la vedette du moment Plastic Bertrand.
Quel a été le déclencheur qui vous a donné envie d’embrasser une carrière dans le secteur de l’art vivant ?
Magali Milian : La préparation et les répétitions du spectacle de fin d’année dans ma petite école de danse me donnaient un plaisir immense. Cela s’est confirmé au fil des années.
Romuald Luydlin : Voir Café Müller de Pina Bausch à la cour d’honneur, un flash !
Qu’est-ce qui a fait que vous avez choisi d’être danseurs et chorégraphes ?
Magali Milian : L’envie de penser et de fabriquer quelque chose du début à la fin. Être dans un cheminement
Romuald Luydlin : Le déséquilibre de la pensée, écrire à partir d’un gouffre.
Le premier spectacle auquel vous avez participé et quel souvenir en retenez-vous ?
Magali Milian : Falstaff à l’Opéra d’Avignon, la partie chorégraphique été confiée à Maguy Marin. J’avais 15 ans. C’est un souvenir incroyable d’excitation et d’appréhension.
Romuald Luydlin : Hiéroglyphis de Jean François Duroure, à la Grande Halle de la Villette. Il y avait 3 000 spectateurs avec les musiciens de Miles Davis. Un souvenir énorme !
Votre plus grand coup de cœur scénique ?
La Zampa : Il y en a trop pour les citer tous …. Nous dirions la performance The Artist is Present de Marina Abramovic en live au Moma en 2010. L’univers de l ‘artiste Matthew Barney, celui du chorégraphe Va Wölfi, Justin Vivian Bond en concert, Description d’un combat de Maguy Marin , une pièce dont nous avons oublié le titre du chorégraphe Hans Van Den Broeck.
Quelles sont vos plus belles rencontres ?
La Zampa : Tous les gens avec qui nous avons choisi de travailler.
En quoi votre métier est essentiel à votre équilibre ?
Il fait le lien entre le dedans et le dehors, essentiel à mon déséquilibre.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Magali Milian : Le temps qui passe, la photo, et la musique essentiellement
Romuald Luydlin : Ce que nous sommes et notre rapport au monde.
De quel ordre est votre rapport à la scène ?
Magali Milian : imperieux, plein, libre.
Romuald Luydlin : un gouffre.
À quel endroit de votre chair, de votre corps situez-vous votre désir de faire votre métier ?
Magali Milian : À la fois mental et archaïque.
Romuald Luydlin : l’écriture chorégraphique me permet justement de ne plus penser le corps par morceaux, en délimitation, mais comme un territoire en soi.
Avec quels autres artistes aimeriez-vous travailler ?
La Zampa : Des envies totalement irréalisables !!! Comme Matthew Barney, ou Steve McQueen – le réalisateur de Hunger – ou bien Alexander McQueen le créateur de mode, mais plus là hélas.
À quel projet fou aimeriez-vous participer ?
Magali Milian : Pour être honnête, en ce moment pas vraiment d’envie de projet fou, mais une envie folle de vivre pleinement….être sur scène, toucher, partir en vacances….
Romuald Luydlin : Se lancer dans une création aujourd’hui est déjà une folie en soi vu le contexte, le système de production et de diffusion alors encore plus de folie ? Je ne sais pas.
Si votre vie était une œuvre, qu’elle, serait-elle ?
Magali Milian : La Dame aux bras articulés de Hans Bellemer.
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Far West, une proposition de Magali Milian et Romuald Luydlin – La Zampa
Montpellier danse 2018
L’empreinte – Scène nationale Brive – Tulle
La Belle Humeur de Magali Milian et Romuald Luydlin – La Zampa
Création le 11 juin 2021 – 26ème Festival Uzès Danse
Crédit photos © Erik Damiano, © Nathalie Demaretz, © Sandy Korzekwa, © Alain Scherer et © Pierre Ricci