L’année 2021 démarre aussi tristement que celle de 2020 s’est terminée, avec son flot de mauvaises nouvelles. Aujourd’hui, 19 janvier, Catherine Rich, nous a quitté à l’âge de 88 ans rejoignant au paradis des artistes son époux adoré, Claude Rich, décédé en 2017. Son adorable sourire, son élégance naturelle nous manque déjà.
La première image qui surgit, lorsque je pense à elle, est sa délicatesse. Petite brindille aux cheveux roux, elle regardait la vie de ses beaux yeux bleus, un doux sourire accroché à ses lèvres fines. Elle avait une voix douce et mélodieuse. C’était toujours surprenant quand on croisait le couple Rich, se tenant toujours bras dessus dessous, de voir la ressemblance physique qui existait entre eux deux et cette marque de famille qu’est une certaine joie de vivre, une belle prestance, une tendre et simple affabilité. Il suffisait que leur fille Delphine apparaisse derrière eux, pour voir le résultat, tant elle ressemble à ses parents.
Une princesse de télévision
La première fois que j’ai vu Catherine Rich, c’était à la télévision en 1972, dans ce chef-d’œuvre, Les Rois Maudits, où elle incarnait la frêle Jeanne de Bourgogne. Puis, il y eut les années Maguy (Rosy Varte), de 1985 à 1987, où elle incarnait Hélène, la femme de Pierre (Henri Garcin), meilleurs amis de Georges (Jean-Marc Thibaut). Elle y excellait dans ce registre comique avec cette élégance qui la caractérisait.
Une belle carrière au théâtre
Si la télévision et le cinéma faisaient appel à elle de temps en temps, c’est vraiment au théâtre qu’elle exerçait son talent. On ne peut oublier sa prestation remarquable dans les 24 heures de la vie d’une femme de Stefan Zweig, mis en scène par Marion Bierry, en 1990 au Poche Montparnasse, dirigé alors par ses amis Etienne Bierry et Renée Delmas. Ce spectacle fut son grand succès, qu’elle repris toujours avec autant de bonheur en 2008 et 2009 au Petit Montparnasse. Ses apparitions sur scène était toujours parfaite. Elle savait nous faire passer du rire aux larmes avec l’aisance des grandes actrices.
Une dame du Jeudi
Mon dernier souvenir d’elle sur scène date de 2010, au Théâtre de l’Oeuvre, dans la pièce de Loleh Bellon, Les dames du Jeudi, dans l’excellente mise en scène de Christophe Lidon. Avec Annick Blancheteau et Marina Vlady, elles formaient un trio de vieilles copines qui nous racontaient leurs souvenirs dans un tourbillon d’émotion. Elle y était merveilleuse. Se cachant derrière une certaine timidité, je me souviens alors de sa gêne lorsque je lui avait dit toute mon admiration et ce sourire si beau, si doux. Aujourd’hui, je pense à sa famille, à ses filles Delphine et Nathalie, à ses amis et à nous, simples spectateurs, à qui elle va manquer.
Marie-Céline Nivière
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