Cher Public,
Depuis le 15 décembre en France, nous pouvons de nouveau circuler librement et sans attestation jusque 20h. Nous pouvons nous entasser dans les transports en commun et nous presser dans les grands magasins et les centres commerciaux.
Certes, nous ne pouvons toujours pas retourner dans les restaurants, ni dans les bars, ni dans les salles de sport mais à condition de porter un masque, nous pouvons fréquenter tous les lieux qui respectent un protocole sanitaire adapté… Tous ? Ah non c’est vrai… Tous, sauf les salles de spectacle, les cinémas, les musées, les universités… Tous, sauf les lieux de « brassage » de la création, des émotions et des idées, jugés beaucoup trop dangereux par le gouvernement dans ce contexte de crise sanitaire.
Mais de quel danger s’agit-il au juste ? Apparemment pas celui de la Covid-19 car le Premier ministre lui-même reconnait que les risques de contamination sont réduits dans nos salles et qui peut croire que les « flux » provoqués par l’ouverture des lieux de culture et d’idées seraient plus périlleux que ceux de tous les autres lieux aujourd’hui autorisés ? Serait-ce alors le danger d’un « stop and go » assassin pour la Culture comme l’a exprimé Roselyne Bachelot, avec le sous-entendu qu’une reprise épidémique après les fêtes de fin d’année conduira très certainement à tout refermer en janvier ? Il est certain que notre activité artistique ne peut pas instantanément s’ouvrir au public puis refermer puis rouvrir à nouveau comme s’il s’agissait d’actionner un simple interrupteur électrique. Si cela est entendu par le gouvernement, ce dont on peut raisonnablement douter à l’écoute de ses allocutions successives, alors qu’il nous accorde une égalité de traitement avec les autres lieux autorisés à rouvrir. Plutôt que de plonger les professionnel.le.s de la culture et leurs publics dans le désarroi, l’incompréhension mais aussi désormais, faute de réelles concertations et à coups de « revoyure », dans la colère. Car en cette journée du 15 décembre, l’exception culturelle française est devenue une exception sanitaire avec l’inéquitable fermeture prolongée de nos salles.
C’est pourquoi nous soutenons la démarche unitaire de recours auprès du Conseil d’Etat, d’interpellation du gouvernement et de mobilisation aujourd’hui partout en France, portée par l’intersyndicale des organisations salariales et patronales du secteur culturel.
Chers publics, nous nous réjouissions de pouvoir vous retrouver en cette fin d’année et vous remercions pour vos nombreux témoignages de soutien et pour votre grande patience. Soyez assurés que nous restons mobilisés pour vous accueillir dès que possible aux Célestins, et que nous continuerons à partager avec vous le travail essentiel des artistes.
Claudia Stavisky, Pierre-Yves Lenoir et l’équipe des Célestins, Théâtre de Lyon
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