Ce Printemps 2020 aura été bien triste, ce 11 juin c’est au tour de Marcel Maréchal de quitter la scène et de tirer sa révérence. Animateur audacieux, metteur en scène prolixe, il a marqué l’histoire du Théâtre.
Pour l’avoir si souvent croisé, je me souviendrais tout d’abord de son rire, de son visage qui s’illuminait, mais aussi de ses colères légendaires, ses « bougonneries ». J’y ai eu droit au théâtre du Rond-Point, quand par un malentendu, n’ayant pas mes places au contrôle, je lui fait part de mon étonnement. Mais venant d’apprendre qu’il ne serait pas renouvelé à la direction, les bruits courants sur le nom de son remplacement, il me lança en ronchonnant : « Faudra voir ça avec Francis Huster ! » Puis, évidemment, il régla vite mon problème de places. Et avec mes neveux, nous nous avons ainsi pu voir son adaptation et sa mise en scène dynamique et vive des Trois mousquetaires.
La première fois où j’ai entendu parler de lui, c’était dans les années 1980. J’étais élève au Cours Simon, et tout le monde du théâtre parlait de celui qui venait de fonder le Théâtre de la Criée, faisant de la ville de Marseille une ville où le théâtre allait compter. Ensuite, il prit la succession de Barrault au Rond-Point et ensuite celle de Jean Danet aux Tréteaux de France. Marcel Maréchal était alors un incontournable. Ses spectacles étaient d’une grande qualité. Il alternait classiques et théâtre contemporain. Il était également un comédien étonnant, jouant de sa bonhommie, un brin roublard en plissant ses yeux rieurs. Il aimait le théâtre plus que tout, les grandes épopées, la troupe, faire rire, émouvoir, surprendre.
Triste nouvelle que sa mort. Une page se tourne. Au revoir Monsieur et merci pour tout.
Marie Céline Nivière
Crédit photos © DR et © Fernand Michaud