Jour 3. Après le repos, le désœuvrement, l’ennui gagne, le manque de spectacle vivant se fait rudement sentir. Afin d’éviter le sevrage, différentes institutions à travers le monde ont décidé d’offre gracieusement via internet certaines de leurs productions. L’Opéra de Paris a ouvert le bal avec le ballet Giselle et l’opéra Les Indes Galantes. Tous à vos tablettes et bon visionnage !
Depuis Lundi, la France, à l’unisson d’autres pays, s’est figée. Impossible de sortir de chez soi, sans motif valable, sans une attestation, sans que cela soit absolument nécessaire. C’est la règle, nous devons être responsables, l’appliquer pour enrayer au plus vite la propagation du virus et pouvoir espérer retourner au plus vite dans les belles salles de spectacles, vibrer au diapason des artistes.
Portes closes, streaming ouvert
Depuis maintenant plusieurs jours, seule la servante éclaire nos beaux théâtres, nos opéras. Il n’y a plus âme qui vive. Plus de répétitions, plus de comédien.ne.s dans les coulisses, plus de technicien,ne.s pour ajuster le son, les lumières, les décors, plus de maquilleur.se.s, d’habilleur.se.s. Les plateaux semblent hantés par les fantômes des représentations à venir. Mais le spectacle vivant est plus fort que tout. Il lutte, se débat pour continuer à exister vaille que vaille. Afin de (sur)vivre en cette période de crise, un certain nombre d’établissements ont décidé de permette à tous de visionner gratuitement quelques-unes de leurs captations. Après la Monnaie et le Macbeth Underworld de Dusapin, L’Opéra de Paris a concocté un programme alternant entre opéra et danse.
Les wilis dansent chez vous
Le fameux ballet blanc, où brillent la reine Myrtha (Valentine Colasante) et la belle délaissée Giselle (Dorothé Gilbert), est ainsi visible depuis votre canapé. Il suffit de vous connecter sur le site de l’institution parisienne, et ce jusqu’au 5 août 2020. Quant aux amours du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut qui ont inspiré Massenet, c’est sur le site de France.TV, qu’il faut aller voir. L’opéra sera visible jusqu’au 22 mars 2020. S’en suivront, dans les prochains jours, Don Giovanni (du 23 au 29 mars), Le Lac des cygnes (du 30 mars au 5 avril), Le Barbier de Séville (du 6 au 12 avril), Soirée Robbins (du 13 au 19 avril), Les contes d’Hoffmann (du 20 au 26 avril) et enfin, Carmen (du 27 avril au 3 mai).
Une belle initiative qui gagne le monde
Si les vidéos de l’Opéra de Paris ne sont visibles qu’en France, à New York, Le Metropolitan Opera (MET) diffuse gratuitement depuis le 16 mars dernier certaines de ses plus belles productions. Ainsi, il est possible de découvrir Il Trovatore de Verdi jusqu’à 15h30 aujourd’hui. Demain, c’est La fille du régiment de Gaetano Donizetti qui sera visible. En Allemagne, La philharmonie de Berlin ouvre en accès libre sa plateforme musical, la Digital Concert Hall. D’autres comme l’Opéra royal de Wallonie ou la Fenice à Venise ont sélectionné quelques pièces maîtresses de leur répertoire, dont des créations récentes, qu’elles mettent gratuitement à disposition soit via leur site soit via une plateforme de streaming. Quant au Wiener Staatsoper, tous les jours à 19 heures, il met en ligne un des spectacles initialement programmés pour que tous puissent se nourrir de ballets et d’opéras.
N’hésitez pas connectez-vous et que perdure le spectacle vivant !
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Crédit photos © Yonathan Kellerman, © Sébastien Mathé et © Julien Benhamou
Merci pour toutes ces belles découvertes.