La nouvelle est tombée comme un coup de massue. Bien sûr, il y avait des signes avant-coureurs. Mais en tant que directeurs de lieu, notre principal objectif est de faire en sorte que les spectacles, que nous programmons, que nous produisons puissent être vus dans les meilleures conditions possibles pour les spectateurs, mais aussi pour les artistes, les techniciens. Pour l’instant, avec Claudia Stavisky, directrice des Célestins, nous avons pris acte et annulé toutes les représentations, jusqu’à mi-avril.
Les conséquences de cette annonce sont désastreuses pour l’ensemble du secteur, qui a bien du mal à se remettre des différents mouvements sociaux qui ont émaillés les deux dernières années. Les coûts annoncés font froid dans le dos. C’est toute l’économie du spectacle vivant qui se précarise. Les plus petits sont bien évidemment en première ligne. Nous nous devons d’être solidaires, à l’instar de ce qu’a exprimé notre président. Les situations économiques des compagnies qui voient spectacles et tournées annulés devraient, on le souhaite, être étudiées au plus juste afin d’éviter une crise sans précédent.
Pour Bug ou Merci la nuit, deux créations que nous co-produisons, c’est d’autant plus dur pour les compagnies et les troupes que les premières représentations présageaient d’un bel avenir. Nous sommes d’autant plus solidaires avec eux que ce sont deux œuvres que l’on porte et accompagne depuis le début.
Conformément aux informations fournies par le Premier ministre, nous n’avons pas eu d’autre choix que de fermer le théâtre. C’est un coup d’arrêt inquiétant, triste pour toutes et tous. Nous espérons, évidemment qu’il ne sera pas fatal pour de nombreuses compagnies, de nombreuses pièces. Nous sommes bien sûr, très anxieux pour les deux spectacles que nous défendons. C’est toujours catastrophique pour une création d’être annulée sans avoir eu le temps de s’installer. Pour l’équipe, comme pour nous qui les accompagnons, c’est un coup dur. On est tous abasourdis.
Pour l’instant, nous sommes dans l’obligation de fermer nos deux salles dans un souci sanitaire. Ce qui est compliqué à gérer pour ces deux œuvres, et les spectacles à venir, c’est de ne pas avoir de délai. Du coup, on imagine que l’interdiction devrait durer autant que la fermeture des écoles, soit jusqu’à la fin des vacances scolaires de printemps.
Nous nous devons d’être à l’écoute de tous, d’accompagner évidemment les compagnies, les artistes, d’être unis, et je vais me répéter, d’être, solidaires…
Pierre Yves Lenoir – Codirecteur du Théâtre des Célestins – Lyon