Le 14 mars, la nouvelle est tombée. Tous les théâtres ferment alors que nous étions en pleine création, la première de notre spectacle Psycause(s) Lui était prévue le 25 mars. Dans l’attente d’une suite prochaine, le récit d’une histoire humaine…
Après avoir vu Psycause(s) 1, 2 et 3 de Josiane Pinson, Alexis Victor a rêvé qu’elle lui écrive un spectacle de la même trempe au masculin. Ce qu’elle a fait avec humour et finesse. A l’automne 2019, le Lucernaire accepte de le programmer en mars 2020. L’aventure est lancée.
Des débuts prometteurs
Alexis Victor s’attelle, le cœur joyeux, à la production de ce projet qui vous l’imaginez lui tient à cœur. Avec l’aide de la prod Changement de décors, il a lancé la création du spectacle : trouver le lieu pour les répétitions, la mise en place de la communication, etc… En même temps, il a commencé le processus de mémorisation de ce monologue composé de plusieurs personnages, un psy et ses patients. Josiane Pinson a démarré sa réflexion sur la mise en scène.
Une belle rencontre
C’est à cette période qu’ils m’ont contactée pour être l’assistante à la mise en scène. J’avais été de l’aventure du Psycause(s) 2 et 3, et Josiane avait envie que je l’accompagne à nouveau. A partir du 13 janvier, nous avons commencé à répéter à l’Atelier Francœur dans le 18e, juste en face du Funambule. On avançait bien, cela prenait de belles couleurs, de belles formes. J’adorais voir naître ce spectacle. La précision de l’autrice et metteuse en scène, sa bienveillance, sa finesse dans ses indications, me réjouissait. Toujours le sourire aux lèvres, à l’écoute et réactif, qu’il était beau de voir Alexis Victor s’approprier les divers personnages, revenant sans rechigner sur le travail. On vous préparait quelque chose de drôle, d’émouvant. On vous concoctait un bel ouvrage, du ciselé.
Une ultime étape
Il restait encore un service à Francœur et ensuite venaient les répétitions dans la salle du Paradis du Lucernaire. Nous avions assez de services, ce qui est rare, pour peaufiner, pour que Gil Galiot fasse sa création lumière, pour que le régisseur intègre les sons et les musiques de Stéphane Corbin. Le décor allait arriver, le costume et les accessoires avaient été achetés. On avait hâte d’être au 18 mars, de grimper les escaliers qui mènent au Paradis. Les affiches, les tracts étaient là, l’attaché de presse, Pierre Cordier, avait envoyé les dossiers. On parlait de qui viendrait à la répétition générale, sachant que la première était déjà pleine. On trépignait de trac, de joie, d’espoir. Et puis, tout s’est arrêté. On ne jouera pas. Le théâtre a tiré le rideau et ne sait jusqu’à quand…
Un arrêt brutal
Face à la menace du Coronavirus, rien n’est sûr. Si les portes rouvrent fin avril, on ne pourra décemment pas jouer. Il est donc impossible même impensable de le présenter dans ces conditions. ! Nous devions jouer jusqu’au 10 mai, sans possibilité de prolonger. Ainsi est le Lucernaire, c’est ce qui fait sa force de proposition théâtrale. Sa programmation est faite très en amont, et la direction nous a prévenus qu’elle n’avait pas de créneaux de libre avant mars 2021. En chœur, nous avons dit que cela nous irait. Car au moins, nous reportions l’aventure d’un an mais nous allions pouvoir la présenter. Mais rien n’est certain ! Alors …. On croise fort les doigts.
Marie-Céline Nivière
Psy cause(s) lui de Josiane Pinson
Le Lucernaire
Mise en scène de Josiane Pinson assistée de Marie-Céline Nivière
Avec Alexis Victor
avec les voix de Deborah Lawrence, Laurent Richard et Josiane Pinson
Création musicale de Stéphane Corbin
Création lumières de Gil Galliot
Crédit portrait © Christèle Billault / crédit photo © DR