Après quatre ans d’absence, la chanteuse portugaise revient en force sur la scène française avec un nouvel album déroutant, envoûtant, et un concert à la Cigale en janvier 2020. Loin des sentiers battus, des chemins tracés, Mísia confie ses souffrances, son amour de la vie dans un fado totalement revisité, réarrangé. Un chant entre enfer et paradis !
Dès les premières notes jazzy de Rosa Negra no Peu Peito II, jouées à la Clarinette, la magie opère. L’ambiance est chaude, chaleureuse. La musique emporte l’auditeur vers d’autres rivages, d’autres mondes. Puis, la voix de Mísia, un peu rauque, un brin fêlée, toujours aussi belle, aisément reconnaissable, touche direct au coeur. Elle est le reflet de son âme. Vibrante, humaine, elle transcende le texte, invite à un voyage immobile entre enfer et paradis.
Avec humilité, douceur, la célèbre chanteuse de Fado se met à nu, confie ses joies, ses peines dans ce quatorzième album. En pleine rémission d’un cancer particulièrement agressif, elle se nourrit des deux années de souffrance, de lutte, qu’elle vient de subir, pour dire son amour de la vie. Pionnière d’un nouveau Fado, Mísia continue à surprendre. Empruntant au tango ses accents toniques, au jazz sa mélancolie joyeuse, au rock sa fougue, elle chante les mots d’écrivains, de poètes qu’elle affectionne tant, tels Miguel Torga, Vasco Graça Moura ou Tiago Torres de Silva. elle y mêle ses propres textes, ses suppliques.
La brune piquante au regard intense renaît tel un phénix en rousse flamboyante. Accompagnée d’une guitare portugaise pour son côté cristallin, d’une guitare électrique pour sa rugosité, d’un piano pour sa rondeur, d’une clarinette pour son velouté et d’un violon pour sa délicatesse, la fadiste entremêle les mélodies, les styles, passe d’un univers à l’autre avec une fièvre intense, une fougue juvénile. s’entourant d’invités prestigieux dont l’artiste Argentin Daniel Melingo, le compositeur catalan Raül Refree, elle livre avec cet opus poétique, une mélopée bouleversante entre entre ciel et terre, entre larmes et rires.
Après avoir rendu un hommage très personnel à Amália Rodrigues en 2016, riche de près de 30 ans de carrière, Mísia signe avec Pura vida (Banda sonora) son grand retour en France. Auréolée du prix de la critique allemande des phonogrammes en novembre 2019, la chanteuse prépare actuellement son tour de chant, qui fera halte le 20 janvier 2020 à la Cigale. Un rendez-vous à ne pas manquer !
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Pura vida (Banda sonora) de Mísia
Galilei-MDC-Pias
En ouverture du Festival au Fil des voix, Concert le 20 janvier 2019, à Partir de 19h30 à la Cigale, Paris.