Depuis son lancement il y a moins d’un mois, l’exposition Toutânkhamon, Le trésor du pharaon affiche complet : et pour cause, la Grande Halle de La Villette n’expose pas seulement 150 objets issus du tombeau du pharaon, elle propose un événement sensationnaliste.
Il fallait bien marquer le coup du centenaire de la découverte du tombeau de Toutânkhamon : des files d’attente à la Disneyland, la photo avec le pharaon et la boutique souvenirs aux mille déclinaisons du masque de Toutankhamon – absent de cette exposition… La Villette profite du trésor du roi égyptien et – on ne peut le nier – c’est un des plus beaux spectacles à admirer à Paris ces temps-ci. Pédagogique, l’événement ne manque pas de vidéos explicatives pour nous replonger aux temps de la 18ème dynastie des pharaons, il y a 3 300 ans, mais aussi et surtout, pour nous refaire vivre la plus grande découverte du XXème siècle, lorsque l’archéologue britannique Howard Carter accéda au tombeau après des années de recherche. « Des choses merveilleuses ! » aurait-il déclaré à la découverte de la chambre mortuaire. Il aura fallu 10 années pour vider les 4 500 objets nichés à côté du sarcophage de Toutankhamon.
On en découvre plus d’une centaine, dans une ambiance sombre et sacrée, à la scénographie fine, en lien constant avec les croyances de l’Egypte Antique. Le plus impressionnant, c’est l’état des oeuvres : ces statues, ces armes et ces bijoux donnent l’impression d’avoir été créés il y a quelques années. « Les égyptiens de cette époque avaient une peur bleue de la mort, ils creusaient des tombes dans les montagnes du désert où le temps est très sec. Ils refermaient ces tombeaux, le peu d’air présent était consommé, et donc c’est comme si on avait lyophilisé ces oeuvres« , explique Dominique Farout, égyptologue et conseiller scientifique de l’exposition. Il nous a raconté l’histoire de deux objets de l’exposition. En commençant par ce jeu miniature en ivoire qui ouvre l’exposition.
Puis, il nous présente cette statue, qui incarne un Toutânkhamon noir en pleine résurrection.
Evidemment, l’exposition nous relate la vie de ce très jeune pharaon, qui accède au trône à 9 ans et disparaît à 19. On apprend que son existence fut reniée et son nom rayé des édifices lors de sa succession. Toutânkhamon connaît donc une seconde renaissance lorsque l’on découvre son tombeau et devient une véritable icône de la pop culture.
Tous ces objets rejoindront dès septembre – à la fin de l’exposition- leur dernière demeure : le nouveau Grand Musée égyptien près de la Pyramide de Khéops, à Gizeh.
Marie Gicquel
Toutânkhamon, le trésor du pharaon jusqu’au 15 septembre 2019 à la Grande Halle de la Villette au 211 avenue Jean Jaurès à Paris. De 10h à 20h, dernière séance à 18h30. Billets en vente : www.expo-toutankhamon.fr
Plein tarif : 22 euros.
Crédit photos © Vincent Nageotte