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Quand j’avais cinq ans …, les confessions morbides et chorégraphiées d’un enfant

Au théâtre des béliers, Damien Bricoteaux adapte le roman culte d'Howard Buten, Quand j'avais cinq ans je m'ai tué.

Incompris par les siens, mal à l’aise dans ce corps d’enfant, un garçon de huit ans libère sa parole et tente d’exprimer les troubles qui agitent son esprit. En adaptant l’œuvre culte d’Howard Buten, Damien Bricoteaux esquisse le portrait délicat, poétique d’un jeune autiste, dont la différence et les tourments intérieurs s’expriment par des gestes, des mouvements.

Ils sont deux sur scène. Habillés de façon identique, on pourrait les prendre pour des jumeaux. Or, ils ne font qu’un. L’un est le corps (éclatant Robin Causse), l’autre l’émanation spirituelle de l’autre (épatant Jules Martin). Quand l’histoire commence Gilbert a huit ans. Sa vie s’est arrêtée, il y a un peu plus de trois ans. C’est lui qui le dit. Depuis quelques mois, il survit dans une institution médicalisée, sans comprendre vraiment ce qu’il fait là, ce qu’il a fait de mal pour être séparé de ses parents.

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Refusant de se livrer au psychiatre obstiné, trop cartésien, qui le suit, il déroule par bribes, en son fort intérieur, le fil de sa courte vie. Contant ses doutes, ses peines, ses troubles, il exprime ses ressentis, ses émotions via son double danseur. Petit à petit, le jeune garçon confesse ce qui est un acte d’amour, un crime aux yeux des autres. Il révèle ses secrets, sa différence et nous entraîne au cœur de ses états d’âme, de sa personnalité singulière, troublante.

Avec finesse et ingéniosité, Damien Bricotteaux s’empare de l’œuvre d’Howard Buten. Se concentrant sur les ressentis du personnage principal, il donne à la confession de ce jeune garçon qui n’est plus vraiment un enfant dans sa tête, une puissance, une intensité qui émeut et remue. En séparant le corps de l’âme, en donnant une entité physique aux émotions de Gilbert, il signe un spectacle poétique, bouleversant, une ode à la vie que le jeu habité de Robin Causse et la grâce de Jules Martin subliment. A voir sans tarder !

Par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – Envoyé spécial à Avignon


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Quand j’avais cinq ans je m’ai tué d’ Howard Buten
Festival d’Avignon Le OFF
Théâtre des Béliers – Avignon
53, rue du Portail Magnanen
84000 Avignon
jusqu’au 29 juillet 2018
tous les jours à 15h35, relâches le 9, 13 & 23 juillet 2018-07-18
durée 1h15

adaptation et mise en scène de Damien Bricoteaux
Mise en scène, scénographie et Lumières de Lucie Joliot
avec Robin Causse et Jules Martin
Chorégraphie de Lionel About et Noémie Ettlin
Costumes d’Isabelle Pasquier

Crédit photos © Mathieu Morelle

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