COuv_The propelled heart_lisa-fischer_alonzo-king_5-©Queen B Wharton_@loeildoliv

The propelled Heart, la fusion harmonique et subtile entre voix et corps

Au Théâtre national de Danse de Chaillot, Alonzo King donne vie au chant de Lisa Fischer.

Gestes déliés, jambes tendues, corps graciles, musculeux, les danseurs d’Alonzo King envahissent l’espace et donnent vie aux chants envoûtants, jazzy de Lisa Fischer. Solos hypnotisants, pas de deux ciselés, danses de groupe animales, les chorégraphies du californien, ancien élève d’Alvin Ailley, s’accordent avec ingéniosité aux vocalises de la cantatrice et en soulignent leur singulière beauté.

Lentement, le rideau noir se lève et laisse apparaître 4 corps recroquevillés. Doucement, l’un après l’autre, ils se délient, prennent possession de l’immense plateau. Lumières chaudes, rasantes, intenses, imaginées par Axel Morgenthaler, sculptent leur plastiques de danseuses classiques faites de muscles fuselés et d’os saillants. Bras dessinant des arabesques, jambes tendues, telles des oiseaux, des flamants, des hérons cendrés, elles donnent à l’espace des airs de volière fantastique que vient enchanter la voix claire, mélodieuse de la lumineuse Lisa Fischer.

The propelled heart_lisa-fischer_alonzo-king_6-©Queen B Wharton_@loeildoliv

Les tableaux s’enchaînent sans lien apparent, excepté les arias, les vocalises envoûtantes de l’ancienne choriste de Sting et des Rolling Stones. C’est d’ailleurs le seul bémol de ce spectacle équilibré et hypnotique où les corps entrent en transe, portés par les musiques arrangées par JC Maillard. Danseurs et danseuses se mêlent, s’entremêlent dans des ensembles à la dissonance parfaitement maîtrisée faisant exploser au sein du chœur chorégraphique leur singulière identité.

S’inspirant du règne animal et végétal, Alonzo King esquisse une écriture chorégraphique néoclassique et jazzy qui entre en résonnance avec la voix, le souffle, le timbre si particulier, si enchanteur de Lisa Fischer, véritable pierre angulaire et vedette de cette création. Si tout n’est pas parfait, si parfois certains gestes semblent inachevés, certains mouvements inaboutis voire un brin trop mécaniques, les solos ensorcellent littéralement, notamment ceux viscéraux de Bahatunji, charnels de Shuaib Elhassan, graciles d’Adji Cissoko et suaves de Jeffrey Van Sciver. Il faut dire que la troupe du chorégraphe californien, composée de douze artistes exceptionnels, est virtuose. Tous excellent.

Courrez à Chaillot et laissez-vous emporter par les arias, les vibes de Lisa Fischer, hypnotiser par l’art graphique et chorégraphique d’Alonzo King. Un moment de grâce, hors du temps, de l’espace.

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore


The propelled heart_lisa-fischer_alonzo-king_3-©Queen B Wharton_@loeildoliv

The propelled Heart, une création d’Alonzo King pour Alonzo King Lines Ballet
Théâtre national de Danse de Chaillot – salle Jean vilar
1 place du Trocadéro
75116 Paris
jusqu’au 16 mars 2018
mardi, mercredi, vendredi, samedi à 20h30, jeudi à 19h30 et dimanche à 15h30
durée 1h30 avec entracte

chorégraphie d’Alonzo King
musique arrangée et enregistrée par JC Maillard et Lisa Fischer
lumières d’Axel Morgenthaler
costumes de Robert Rosenwasser
avec Lisa Fischer (chant) et Adji Cissoko, Madeline DeVries, Shuaib Elhassan, James Gowan, Maya Harr, Guerra Ilaria, Yujin Kim, Michael Montgomery, Kendall Teague, Jeffrey Van Sciver (danse)

Crédit photos © Queen B Wharton

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Contact Form Powered By : XYZScripts.com