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Thomas Jolly, le « Emcee » de l’Opéra-Comique

Thomas Jolly met en scène Fantasio au théâtre du Châtelet en collaboration avec l'Opera-Comique.

A 34 ans, Thomas Jolly a été sollicité pour faire la réouverture de l’Opéra-Comique en ce mois de février 2017. Alors que s’achèveront bientôt les travaux de cet ancestral théâtre, c’est la scène mythique du théâtre du Châtelet qui servira d’écrin à son Fantasio, une pièce opératique d’Offenbach, tombée dans les oubliettes peu de jours après sa création, en 1872. A quelques jours de la première, l’artiste a accepté que l’on se glisse dans les coulisses des répétitions. Rencontre avec un homme-orchestre du spectacle vivant.

Thomas_Jolly_Opera-Comique_Fantasio__©oliviermetzger_@loeildoliv

Pantalon jaune, sweet gris avec sur le poitrail inscrit « l’intrépide », Thomas Jolly navigue avec aisance sur l’immense plateau du théâtre du Châtelet. Au milieu de chanteurs qui forment le chœur de son prochain spectacle, il donne quelques instructions avant que ne débutent les répétitions. Concentré, un brin nerveux, il se met légèrement en retrait et observe dans le moindre détail le déroulement d’une scène d’ensemble. Bienveillant, il remercie les artistes avant de corriger tel ou tel pas, tel ou tel mouvement. Fluet, silhouette gracile, il impose une autorité sereine et détendue avec un naturel déconcertant tout en laissant libre cours à l’imagination de chacun. Il faut dire que malgré son teint juvénile, l’artiste a près de 30 ans de carrière.

Qu’est ce qui a déclenché cette passion pour le théâtre ?

Arlequin_Poli_Par_l_Amour_Thomas_Jolly_LaPiccola_Familia_©Nicolas Joubard_@loeildoliv

Thomas Jolly : Tout commence à l’âge de 5 ans, dans ma chambre d’enfant, au cœur de la Normandie, le jour où ma mère m’a offert le livre de Pierre Gripari, Farces pour écoliers. C’est un recueil de micro-pièces de 3, 4 pages au maximum, avec peu de personnages. Très vite, je me suis amusé à monter quelques scènes avec mes amis de l’époque. Cela nous prenait quasiment tous nos samedis après-midi. En parallèle, j’ai appris le solfège. Puis, mes parents m’ont inscrit à des cours de piano et de danse classique. Rapidement, le spectacle vivant est devenu prépondérant dans ma jeune vie. En cinquième, je me suis logiquement inscrit à un atelier-théâtre pour enfant, avant d’entrer dans la compagnie de Nathalie Barrabé. On montait de vrais spectacles que l’on jouait dans la région. Il était fréquent que l’on soit une cinquantaine sur scène. Du coup, le théâtre n’était plus un loisir, mais un métier. Il fallait apprendre les textes, vérifier costumes, maquillages et accessoires. Je me suis pris de passion pour tout cela. Dans ma tête d’adolescent, c’était évident, je serais acteur. D’ailleurs, je suis comédien avant d’être metteur en scène. Après avoir suivi un parcours scolaire et universitaire à Caen où l’activité théâtrale était dominante, j’ai postulé en 2003 pour intégrer la cinquième promotion du théâtre national de Bretagne, dirigé, à l’époque, par Stanislas Nordey. J’avais vu plusieurs de ses spectacles, et je voulais absolument travailler avec lui. Ce furent trois années intenses et passionnantes. Une fois promu, j’ai hésité sur la suite de ma carrière entre projet en solitaire, au coup par coup, ou création avec mes amis comédiens, une compagnie, en pensant au long terme. J’ai choisi la deuxième option et c’est ainsi qu’est née La Piccola Familia.

Comment êtes-vous passé sous les feux des projecteurs ?

Henri_VI_Thomas_Jolly_La_Piccola_familia_©Nicolas_Joubard_@loeildoliv

Thomas Jolly : C’est totalement fortuit. C’est arrivé un peu comme ça, par hasard, même s’il y a beaucoup de travail en amont. Je ne suis pas né au festival d’Avignon en 2014, mais bien avant. En fait, les statuts de la compagnie étaient à peine déposés que nous avions commencé à monter Arlequin poli par l’amour de Marivaux. Dix ans après, ce spectacle, dont la réalisation n’avait presque rien coûté, tourne toujours dans la France entière. Ce premier succès provincial fut le début de tout. Après plusieurs autres spectacles qui ont eu aussi une belle carrière dans nos contrées de l’Ouest, nous avons obtenu le prix du public au festival Impatience avec la pièce Toâ de Sacha Guitry. C’est suite à cette récompense que l’extraordinaire et ubuesque aventure Henry VI de William Shakespeare a débuté pour déboucher sur la création de ce spectacle fleuve de 18 heures, en Avignon, en 2014. Alors que beaucoup prédisaient la catastrophe, ce fut un succès public et critique. Ce second souffle a relancé la compagnie et a engendré l’emballement médiatique que l’on connaît. Il est d’ailleurs primordial, pour moi, de mettre en avant la compagnie, qui est à mon sens un outil politique au service d’un territoire. Ce n’est pas une structure pour produire des spectacles et les enchaîner, mais bien un moyen de donner de la visibilité aux actions culturelles et artistiques sur tout le territoire, et permettre de redonner au gens le goût de cet art populaire qu’est le théâtre.

Comment êtes-vous passé du théâtre à l’opéra ?

Fantasio (Marianne Crebassa) en grande discussion avec la Princesse Elsbeth (Marie-Eve Munger) © Pierre Dubois

Thomas Jolly : En tant que metteur en scène, j’ai toujours été fasciné par le côté extrêmement spectaculaire que l’opéra a su garder au fil des siècles. Je ne dis pas, bien au contraire, que l’on ne peut pas faire de belles choses sur scène avec juste quelques éléments de décor, mais au théâtre, nous avons perdu cette dimension scénographique grandiose. Pour moi, c’est une erreur. J’aime ce côté grand spectacle qui t’en met plein les yeux. Et je pense qu’actuellement, il manque ces grandes distributions de jadis, ces grandes épopées qui fascinaient, ces décors imposants qui laissaient pantois. Du coup, passionné par ce côté baroque de l’opéra, je m’étais toujours dit qu’un jour, je me lancerais dans l’aventure quand j’aurais 50 ou 60 ans. C’est allé plus vite que prévu. Juste après Avignon, en 2014, Olivier Mantei, le directeur de l’Opéra-Comique, m’a proposé de monter Fantasio, une pièce opératique perdue d’Offenbach. Puis, à quelques semaines près, c’est Stéphane Lissner, directeur de l’Opéra de Paris, qui m’appelle pour me proposer cette fois de mettre en scène Elogabialo, un opéra oublié de Francesco Cavalli. J’ai hésité, puis j’ai accepté les deux. Pour moi, c’était formidable. J’allais, en une saison, faire un grand écart opératique entre un opéra baroque méconnu et une œuvre d’Offenbach totalement oubliée. C’était un vrai choix de ma part de faire ces deux spectacles. Elogabialo s’inscrit dans la continuité de Richard III. C’est une œuvre baroque, rare et vénéneuse, qui conte l’histoire d’un empereur romain jeune et pervers. Je pouvais ainsi tirer encore un peu plus les ficelles de cette personnalité singulière qu’est le monstre politique. C’est d’ailleurs, pour moi, un sujet d’actualité brûlant, notamment en ce moment. Avec Fantasio, cela m’a permis de renouer avec un monde plus fantaisiste comme j’avais pu le faire avec Arlequin, ou certaines scènes d’Henry VI. Dans les deux cas, ce qui est intéressant, c’est que ce sont deux œuvres rares, peu ou jamais jouées. Ainsi, je n’étais pas « pollué » par d’autres mises en scène.

La partition de Fantasio a eu une vie assez fascinante. Pouvez-vous nous la raconter ?

Fantasio_Thomas_Jolly_11_Opera_Comique_Chetelet_©Pierre-Grosbois_@loeildoliv

Thomas Jolly : Fantasio est une œuvre presque inconnue d’Offenbach pour deux raisons, essentiellement. La première, c’est que la partition parisienne a tout bonnement disparu, une partie a brûlé dans l’incendie de l’Opéra-Comique et l’autre a été dispersée par les héritiers.  L’œuvre s’est ainsi trouvée dépecée. Il a fallu la patience et le talent de Jean-Christophe Keck pour reconstituer l’ensemble. Et c’est cette version restaurée que nous allons jouer dans quelques jours au Châtelet. La seconde raison, c’est qu’en 1872, cet opéra-comique a été un vrai fiasco. Plus sombre, plus rugueuse que ses autres œuvres, elle n’a pas plu, car elle ne correspondait pas à ce que les gens attendaient. Tiré d’une comédie d’Alfred de Musset, Fantasio donne à voir l’homme brisé derrière l’artiste en fin de carrière, secoué par la guerre qui vient de se terminer entre ses patries : celle de naissance, la Prusse, et celle d’adoption, la France. La force de l’œuvre est pourtant dans ce contraste entre noirceur et légèreté. Elle est terriblement d’actualité. Quand Musset écrit ce texte, il est perdu politiquement. Comme il le dit lui-même, il est né trop tard dans un siècle trop vieux. J’ai cette même sensation. Je pense que c’est pour cela que je trouve un écho dans Fantasio, qui est un alter ego des deux artistes. Actuellement, on est à la même croisée des chemins, à l’aube d’un bouleversement politique qui devrait amener vers un autre monde. Dans ces circonstances, comment trouver sa place dans la société ? C’est ce que ressent Fantasio et qui peut aussi faire écho au comportement typique d’un adolescent d’aujourd’hui.

Vous parliez de l’importance du spectaculaire dans l’opéra. Pourtant, vos décors sont souvent assez noirs, assez sobres. N’y-a-t-il pas là un paradoxe ?

Eliogabalo_THomas_Jolly_Opera_de_Paris_©Agathe_Poupeney_OnP_@loeildoliv

Thomas Jolly : Je vois ce que vous voulez dire. En effet, il y a peu d’éléments de décor, mais un vrai souffle scénique. Je ne suis pas dans la volonté de faire du surchargé, mais bien de prendre le plus d’espace possible. Je préfère en effet privilégier l’espace afin qu’il serve d’appui aux comédiens. Après, on me reproche souvent de faire du rock baroque. C’est réducteur. Encore, une fois, je ne suis pas né en juillet 2014. Et si on regarde ma carrière, j’ai finalement monté plus d’auteurs contemporains que classiques. Il est vrai qu’on retient surtout mon côté baroque et que c’est une période qui me passionne. Parce que je crois que nous sommes aujourd’hui dans une forme de renouveau, de néo-baroque. Quand ce style flamboyant et foisonnant a émergé, on était à un moment où l’histoire était chamboulée, le monde bouleversé, métamorphosé, angoissé. On venait de découvrir l’Amérique, d’apprendre que la Terre était ronde et qu’elle n’était pas le centre de l’univers. Il y avait une vraie remise en cause de nos croyances. C’est aussi le moment où l’imprimerie a révolutionné notre rapport à l’écrit. Tout d’un coup, l’être humain n’avait plus la même conception de son humanité. Et, il me semble qu’aujourd’hui, on vit exactement la même chose. Internet a tout changé. La crispation autour de la religion est à l’origine d’angoisses, de violences. On est à la fin d’un monde et le nouveau n’a pas encore émergé des limbes. C’est aussi pour ça que je trouve Shakespeare incroyablement éclairant sur ce que nous vivons, et qu’il me semblait intéressant de le monter. Il faut aussi ne pas oublier que le baroque, c’est une explosion artistique. Bizarrement, ce sont les arts qui viennent répondre, ou du moins, fournir des éléments de réponse à tous les questionnements de l’humanité. Et donc, quand je travaille sur Shakespeare, je ne cherche pas la reconstitution historique, mais bien à trouver ce qui aujourd’hui pourrait être baroque. La question de la mise en avant de lumières n’est, certes pas, pour emmener un univers rock à l’opéra, au théâtre. Ce serait une très mauvaise idée. Mais bien de rendre visible, ce qui ne l’était. Je n’ai rien révolutionné du tout, j’ai juste descendu de quelques mètres des projecteurs qui existent depuis plus d’une vingtaine d’années, mais qui, jusqu’alors, étaient derrière les frises du fronton ou des pendrillons. Alors oui, j’ai les influences de ma génération, musicalement, artistiquement. Et non, je ne veux pas faire du théâtre Pop. Clairement, ça ne m’intéresse pas. Par contre, j’utilise des éléments scéniques qui, en général, sont l’apanage d’autres types de spectacles. La lumière fait partie de cela. Elle crée du mouvement, de la perspective, et c’est en ça que c’est baroque.

Alors que vous vous être frotté à ces deux arts vivants, quelle différence voyez-vous dans la mise en scène entre théâtre et opéra ?

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Thomas Jolly : C’est un peu comme deux sports. Ce n’est pas parce que l’on joue dans les deux cas avec des raquettes qu’on fait la même chose. Il y a le ping-pong et le badminton. Etre sur scène ne veut pas dire qu’on pratique le même art. Monter un opéra, c’est l’inverse de ce que l’on doit faire pour une pièce. A l’opéra, la musique est déjà composée. Il faut donc comprendre pourquoi ce rythme, pourquoi cette partition, pourquoi cette accentuation sur tel ou tel mot. Tout est donné. Tout est là. Il faut donc tout déconstruire pour mettre en scène. Alors qu’au théâtre, il n’y a rien de tout cela. Il faut tout construire de cette musicalité, de cette composition. L’acteur doit faire un vrai travail de réflexion pour poser ses arrêts, ses silences, ses accélérations, pour retrouver la musicalité induite par l’auteur dans l’écriture. Alors, cela peut paraître plus contraignant, mais il faut voir cela comme une suite d’indices. Par exemple, dans Fantasio, à un moment donné, la princesse Elsbeth répudie le bouffon. Loin de se laisser démonter, ce dernier lui répond. C’est exactement la même note dans les deux répliques. Offenbach a donc voulu un effet miroir. Il amorce ainsi un duel entre les deux protagonistes. C’est un indice que je dois prendre en compte.

Dans une interview récente, vous disiez que l’opéra était un art du futur. Pouvez-vous nous dire ce que vous entendiez par cette assertion ?

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Thomas Jolly : Il y a deux sens à cela. Le premier, c’est que contrairement au théâtre, l’opéra est un art dont on ne voit le fruit de son travail qu’au tout dernier moment. Cela fait deux ans que je travaille sur ce sujet, et je viens tout juste de voir les premiers essayages des costumes. Nous sommes à quelques jours de la générale. On travaille en projection. C’est très déconcertant et étonnant. Quand je guide les chanteurs et les comédiens, je passe mon temps à dire, là, il y aura ça et à ce moment-là, vous devrez faire ça. C’est perturbant. Mais l’opéra est aussi un art du futur parce qu’il est la somme de tout ce que la scène sait faire et peut faire, que ce soit musicalement, théâtralement, ou scénographiquement. C’est la quintessence des arts vivants. Il a su garder tout ce décorum avec chant, danse et théâtre. Je trouve cela formidable d’avoir un orchestre. Je rêverais de faire cela au théâtre. Sur Henry VI, il y avait une bande-son, j’aurais rêvé qu’elle soit jouée en « live » comme au temps de Molière et de Lully, au temps des comédies-ballets. Avec l’opéra-comique, je retrouve un peu de ce côté spectaculaire qui me plait tant.

Comment voyez-vous l’avenir du théâtre ?

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Thomas Jolly : Je ne suis vraiment pas inquiet. Plus il y aura d’écrans, plus les gens auront le besoin, l’envie de voir de vraies personnes. Et le théâtre peut être cette interphase. D’autant plus que je trouve que l’acteur fait son grand retour. Le metteur en scène, idole démiurge, c’est, à mon sens, révolu. On le voit partout, des collectifs de comédiens émergent. Ils sont en train de reprendre le pouvoir. Je trouve cela très bien, car je crois en un théâtre où seuls, l’auteur et l’acteur sont les deux maillons indispensables, indissociables et nécessaires. En ce qui me concerne, je suis avant tout un comédien, un chef de troupe. Je n’ai pas la science infuse. Mon métier, c’est de mettre en avant ce que dit l’œuvre. Ce qui nous rassemble, c’est le texte. Je ne pense pas que mes idées valent mieux que celles d’un autre. L’important, c’est de respecter ce que l’auteur écrit. C’est notre contrat. C’est pour cela que je me bats quand je monte un spectacle pour que tout le monde sache tout. On doit tous avoir une vision globale de l’œuvre. Il ne faut pas oublier que le théâtre est l’art populaire par excellence. On s’est un peu égaré, ces derniers temps, pour en faire un art bourgeois et élitiste. Aujourd’hui, nous devons à tout prix retrouver les chemins, les moyens, pour le rendre à nouveau populaire. Notre métier, c’est aussi d’offrir les clés d’entrée à tous.

Et votre avenir ?

Radeau-de_la_Meduse_Thomas_Jolly_La_Piccola_Familia_Festival_Avignon_©Christophe-Raynaud-de-Lage_@loeildoliv

Thomas Jolly : Il est un point d’interrogation. J’ai beaucoup travaillé ces deux dernières années. Je veux, j’ai besoin d’une pause. Je veux prendre du temps pour voyager, lire, penser. Un artiste doit être une belle personne au contact de la réalité, du monde, des autres et de sa vie. Pour cela, il a besoin de temps pour lui. La seule chose dont je suis sûr pour l’instant, c’est que ma dernière création sera jouée dans quelques jours et que mes anciennes pièces comme Richard III, Le Radeau de la Méduse et Eliogabalo sont sur les chemins de France, en tournée, mais aussi en partance pour d’autres pays. Pour le reste, aucune certitude et rien de prévu, en tout cas, aucune création en vue. J’aimerais bien écrire, mais pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour. Même si je suis tout à fait serein, j’ai besoin d’un peu de liberté. J’ai réalisé beaucoup de mes désirs. J’ai besoin de prendre le temps, d’aller voir d’autres spectacles et de me poser, tout simplement.

Propos recueillis par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore


Fantasio d’Offenbach, mise en scène de Thomas Jolly. Théâtre du Châtelet en collaboration avec l’Opéra-Comique. Jusqu’au 24 février.

Crédit portrait © Olivier Metzger / Crédit photos © Nicolas Jobard, © Agathe Poupeney /OnP, © Pierre Grosbois & © Christophe Raynaud de Lage

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