Attachez vos ceintures, l’embarquement immédiat pour l’Inde millénaire, mystique et féérique, sublimée par l’esprit bollywoodien, se fait actuellement au Grand Rex. Pas besoin de passeport, juste votre entrain et votre bonne humeur, les quarante artistes sur scène feront le reste. Dans un déluge d’images, de couleurs et de sonorités, vous serez emporté dans un tourbillon effréné qui vous emmènera sur les bords du Gange, dans des villages aux traditions immémoriales, ou dans un palais magique aux mille illusions. Ensorcelés par la flamboyante Bhavna Pani qui endosse, une nouvelle fois, pour notre plus grand plaisir, le rôle-titre, vous finirez le sourire aux lèvres, la tête emplie de mélodie et d’étoiles, debout, chantant et dansant à l’unisson d’une troupe à l’énergie débordante… Euphorisant !…
Les premiers grands froids se sont installés sur l’Hexagone. Bonnets, écharpes et doudounes sont de rigueur. Pourtant, tout n’est pas totalement perdu. Il est encore possible de rêver d’évasion, de chaleur et de soleil éclatant. Il suffit de pousser les lourdes portes du Grand Rex. La grande salle au décor de carton-pâte est pleine à craquer. Des familles entières, des amis, des amoureux, ont fait le déplacement pour assister aux nouvelles péripéties de la belle Bharati (rayonnante Bhavna Pani). Il faut dire qu’auréolée de l’impressionnant succès du premier volet qui a réuni, en dix ans d’existence, pas moins de 2,5 millions de spectateurs, cette suite était attendue des fans du genre.
Tout commence à Paris, Bharati s’y est installée, il y a près de 20 ans. Ancienne gloire des écrans noirs, elle a monté son école de danse indienne et élève seule sa fille, Neelam (dynamique Rajasmita Kar). Pour les 17 ans de cette dernière, elle décide de l’amener sur les traces de ses ancêtres, dans ce pays mystique qu’elle ne connaît, comme la plupart d’entre nous, qu’à travers les films musicaux, épiques, et kitsches de Bollywood.
Très vite, le public est saisi par l’ambiance bouillonnante, bruyante, bigarrée, que l’on assimile facilement à ce pays lointain qu’est l’Inde. A peine mère et fille ont-elles posé un pied à Mumbai qu’elles sont emportées dans le tourbillon de la ville, ballotées dans cette cité foisonnante. Séparées, l’une se retrouvera seule dans le train, direction le temple de Venkateswara à Tirumala, tandis que l’autre restera à quai avec comme seule aspiration rencontrer King Prem Kumar (Muthu Saravanan), l’incontournable star des plateaux de cinéma. L’intrigue, plutôt simpliste, imaginée par Satchit Puranik nous permettra de suivre parallèlement leurs pérégrinations avant les émouvantes et salvatrices retrouvailles.
Tout est fait pour permettre au public d’être totalement immergé dans ce monde d’illusions, plein de couleurs et de saveurs. Trois écrans géants, la grande nouveauté de ce show, diffusent en permanence des images qui titillent l’imagination et invitent au voyage. En un clin d’œil, on passe d’une gare à l’intérieur d’un train, d’un marché grouillant de monde à un palais des mille et une nuits, d’une fête de village aux routes sinueuses de la campagne indienne. L’effet est bluffant, même si parfois la vidéo cannibalise un peu trop l’espace, les couleurs saturent la vision.
Mais peu importe, les spectateurs sont sous le charme et redemandent cette surabondance de kitsch et de folklore. Pris dans ce feu d’artifice qui mêle avec ingéniosité danses traditionnelles et chorégraphies bollywoodiennes, ils se laissent emporter par la beauté des gestes, l’élégance des mouvements et les envoûtantes mélodies qui rythment et dynamisent l’ensemble. Pas de temps mort, la quarantaine d’artistes présents sur scène déploie devant les yeux ébahis du public une énergie intense, stupéfiante. Avec frénésie, elle transporte la salle du grand Rex au cœur de l’inde. L’atmosphère est électrique, chaleureuse. L’odeur des épices titille les narines. Les costumes bariolés font rêver.
On peut regretter une seconde partie plus poussive, toutefois la magie opère. En transe, envoûtés par la beauté et la grâce de Bhavna Pani qui irradie la scène et éclipse les autres danseuses, tous finiront debout, chantant à tue-tête le tube qui a cartonné en Inde en 2011, Why this Kolaveri di, tout en agitant les bras, galvanisés par une troupe en délire… Fantastique !…
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
Bharati 2 – Dans le palais des illusions
Grand Rex
1 Boulevard Poissonnière
75002 Paris
Du 12 au 17 janvier et du 2 au 14 février 2016
Puis en tournée dans toute la France
durée du spectacle 2 heures avec entracte
Auteur et producteur : Gashash Deshe
Metteur en scène : Shirili Deshe
Directeur artistique/chorégraphe : Jojo Khan
Directeur musical : Prakash Peters
scénariste : Satchit Puranik
Chef costumière : Hagit Abir
avec dans les rôles principaux : Bhavna Pani, Rajasmita Kar, Chintan Pandya, Muthu Saravanan, Ayyapa Das VP, Abhik Banerjee, Vetrithendral Thangasamy
Les principaux chanteurs : Vidhi Mehta, Sanchali Chetterjee, Nirupama Dey, Soma Bhattacharya, Al Rufian, Yogesh Gandharva, Nazim Ali, Anurag Dhoundeyal
Crédit photos © Raj