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Les deux frères Dorkel ©Capricci Films

Mange tes morts – tu ne diras point de Jean-Charles Hue… Vie tzigane

Road movie tzigane brut, sauvage et bouleversant, aux allures de western contemporain et poétique…  Le Synopsis : Jason Dorkel, 18 ans, appartient à la communauté des gens du voyage. Il s’apprête à célébrer son baptême chrétien alors que son demi-frère, Fred, revient après plusieurs années de prison. Ensemble, accompagnés de leur dernier frère, Mickaël, un garçon impulsif et violent, les trois Dorkel partent en virée dans le monde des « gadjos », à la recherche d’une cargaison de cuivre. La critique : On ne ressort jamais indemne de ce genre de film hyper-réaliste qui relève parfois plus du docu-fiction que

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Affiche de Mange tes morts – Tu ne diras point ©Capricci Films

Road movie tzigane brut, sauvage et bouleversant, aux allures de western contemporain et poétique…

 Le Synopsis : Jason Dorkel, 18 ans, appartient à la communauté des gens du voyage. Il s’apprête à célébrer son baptême chrétien alors que son demi-frère, Fred, revient après plusieurs années de prison. Ensemble, accompagnés de leur dernier frère, Mickaël, un garçon impulsif et violent, les trois Dorkel partent en virée dans le monde des « gadjos », à la recherche d’une cargaison de cuivre.

La critique : On ne ressort jamais indemne de ce genre de film hyper-réaliste qui relève parfois plus du docu-fiction que de l’œuvre de cinéma. Là où bien souvent, la distance nous empêche de nous projeter, tandis qu’ un certain cynisme nous entraîne dans un voyeurisme quelque peu malsain, Jean-Charles Hue, avec Mange tes morts – tu ne diras point, manie la caméra avec dextérité et tendresse, au plus près des visages et des émotions des membres de cette famille apatride de gitans, en quête de rédemption.
Trois ans après la sortie du quasi documentaire, la BM du seigneur, qui réunissait déjà les mêmes acteurs, non-professionnels, issus de la même famille de Yéniches, des nomades venant d’Europe du Nord, le réalisateur revient avec un film noir, oscillant entre western et road movie. Loin des clichés véhiculés sur les gens du voyage, le film s’intéresse aux croyances, à l’importance des liens du sang, mais aussi, aux choix de vies.
Filmées dans les terrains vagues de l’Oise où s’est sédentarisée la famille adoptive du réalisateur, les premières images donnent le ton. Dans la lumière crépusculaire du matin, une traînée de poussière et les vrombissements d’une moto viennent troubler le calme champêtre. Deux jeunes hommes, deux cousins, Moïse et Jason, l’un, blond comme les blés, et l’autre, brun au teint mat, l’un, évangéliste, et l’autre, à l’aube de son baptême chrétien, l’un, « rangé des voitures », et l’autre, hésitant encore sur la voie à prendre, l’un, véritable gitan, et l’autre, moitié « gadjo »,  cherchent de quoi survenir aux besoins des leurs. L’objet de leur attention … un lapin qui servira de monnaie d’échange contre du vol de carburant.

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La famille Dorkel ©Capricci Films

Au cœur de ce long métrage aux élans oniriques, Jason, 18 ans, partagé entre le désir de plaire à sa famille en se convertissant et en arrêtant la maraude, et celui de rendre fier son grand frère, Fred, qui sort de prison après 15 ans de détention, lui propose une « chourave » : une cargaison de cuivre. Alors que la communauté en a enfin fini avec la vie de hors-la-loi, le retour du mauvais fils au physique impressionnant, résonne comme une menace. Voyant d’un mauvais œil l’influence qu’exerce ce dernier sur les jeunes gitans, en particulier sur ses deux frères, le patriarche est clair, il n’est pas le bienvenu.
Fanfaron mais inquiet de voir sa famille se fondre dans un décor qui ne les acceptera jamais, Fred se lance avec ses frères, Jason et Michaël, et son cousin Moïse, dans un road trip nocturne et effréné au cours duquel chacun sera confronté à des choix qui auront des conséquences sur leur avenir. Cette ultime nuit avant le baptême de Jason sonne comme un rituel initiatique qui les conduira au paradis, ou en enfer.
Sublimés par une photo irradiante aux couleurs froides, et relevés par des dialogues mélangeant gitan et langage ch ‘ti, la présence de ces acteurs de fortune sur la pellicule est impressionnante, charismatique; et tellement humaine.
Foncez dans les salles obscures communier avec ces gens simples, dont le seul réel souhait est la liberté…


Réalisé par Jean-Charles Hue
Avec Jason François, Michaël Dauber et Frédéric Dorkel
Sortie le 17 septembre 2014
Durée 1h34

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